La mauvaise fée du monde

C’est la mauvaise fée du monde, c’est la sorcière du monde, c’est la bêtise. Il n’y a pas de gens méchants. Il y a des gens bêtes. Mais ce n’est pas de leur faute. Et il y a des gens qui ont peur. Ça c’est de leur faute.

Cette définition, elle sonne, à travers la voix de Jacques Brel dans un passage de #Bêtises . Auparavant, la pièce s’est ouverte par une soirée au coin du feu, comme il en existait du temps où les imaginaires s’abreuvaient de la magie des contes.

Puis vint l’ère cathodique et son maelstrom de sensations, toujours plus obscènes, plus rapides.

#Bêtises se divise en deux parties. Dans la première, une danseuse et deux danseurs évoluent dans l’axe d’un écran. Peu ou pas de lumière dans la seconde, où, agonis de sons et d’image, l’une et les autres sombrent dans ses abîmes intérieurs.

Valentin Genin, Adrien Tan, Sarah Merah (en alternance avec Iris Picard) combinent leur culture (classique, breakdance..) et leur physicalité, disparates donc complémentaires, dans cette pièce qui tient du pamphlet et de la mise en garde.

A partir de discours rebattus sur l’isolement et l’aliénation, concomitants à l’absorption irraisonnée de flux virtuels, le trio composent une suite de tableaux sans filtre, dans lesquels une âpreté à l’os garde à distance les clichés complaisants.

Détournant les attitudes et la gestuelle, inhérentes aux objets connectés (télécommandes, smartphones…), les Evolves fustigent le panurgisme en réseau dans une pièce qui carbure à la fureur et la clairvoyance. L’uppercut est ajusté et salutaire.

Plus de précisions sur la pièce et le collectif Evolves avec Valentin Genin.

#Bêtises : Théâtre Golovine, 22H15, jusqu’au 27 juillet (Relâche 10, 17, 18 et 24).

https://www.theatre-golovine.com/

Retour à la liste des articles