Des œuvres de Jean-Sébastien Bach dans un théâtre à l’italienne. Quoi de plus logique ? Ainsi à l’Opéra d’Avignon, les cinq instrumentistes de l’ensemble Il Convito servent L’art de la fugue et quelques autres pièces du maître allemand.
Pour Close Up, le chorégraphe Noé Soulier (qui par ailleurs pratique le clavecin) associe le génie du contrepoint à ses inspirations géométriques. La fluidité des harmonies se confronte à une gestique, fondée sur l’oblique, la tension, le déséquilibre.
Les phases orchestrales s’entrecoupent de saisissantes évolutions, articulées sur les seuls souffles et impulsions des interprètes.
Frapper, éviter, lancer.
De son propre aveu, ces verbes constituent les pierres angulaires de l’approche stylistique de Noé Soulier. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que la félinité des arts martiaux s’immisce dans les postures.
Close Up-Gros plan. Dans un second temps, se dévoile un dispositif dans lequel, en fond de scène, chaque interprète se place à l'intérieur d'une boîte noire, face à une caméra. Au dessus du mini-studio, les corps se projettent sur un écran géant. L’objectif est fixe, sans opérateur. Il revient donc à l'exécutant de se positionner en fonction de ce qu’il désire montrer.
Outre le fait que le sujet décide du filmage et à l’instar de Boris Charmatz pour son prodigieux Forever (actuellement à la FabrikA), le dispositif délivre une approche, un point de vue d’une proximité inédite sur le corps et le travail des danseuses et du danseur.
En cette fin de Festival d’Avignon, une approche méthodique, apaisée du mouvement et de la Beauté, on ne peut qu’apprécier.
Opéra du Grand Avignon : 18H, jusqu’au 20 juillet.
Réservations : https://festival-avignon.com/fr/edition-2024/programmation/close-up-348599
Photographies : Christophe Raynaud de Lage.