Ils sont encore plus jeunes que Roméo et Juliette, Romain et Sabah (18 ans à eux deux), vivent dans la même périphérie. Chez Sabath on est beaucoup. Chez Romain il n’y a que ses parents qui s’aiment (trop?) mais détestent les arabes.
Pour éluder les mal vécus et autres contrariétés, lui chevauche à travers la steppe, elle traque le bison. Un jour le cavalier croise la chasseresse.
Dédié par son auteur à tous ceux dont les rêves dépassent le réel tel qu’il nous est donné à vivre, Les séparables accommode la tragédie de William Shakespeare aux clivages d’aujourd’hui.
Installée au quartier Saint-Chamand, dans la banlieue est d’Avignon, compagnie agréée Jeunesse et Éducation Populaire pour son travail sur le territoire, Chantier public s’approprie le texte de Fabrice Melquiot.
Sanglés dans une prose crépitante, Aïda Hamri et Simon Chaillou virevoltent des fauteuils à la scène. La salle se convertit en territoire dangereux, propice aux folles escapades, aux défis trop tôt empreints de cruauté.
À l'arrivée, même s'il prend ses distances avec la radicalité de l'épilogue originel, le dénouement respecte l'esprit de l'issue shakespearienne. Est-il utile de préciser que partir c'est mourir un peu ?
Dramaturge et metteure en scène, Nathalie Dutour confie son attachement à l'auteur et cette partition qui se fond dans l’imaginaire et le langage propres à l’enfance.
Les séparables : 11H30 du 8 au 23 juillet, relâche le dimanche, au Totem, scène conventionnée Art-Enfance-Jeunesse d’Avignon.
Le texte des Séparables édité chez L'Arche éditions.
Photographies : Christian de Héricourt.