Été 2024, afin de suivre les courses de Béryl Gastaldello, sa nageuse favorite, Blandine quitte sa Normandie pour Paris, capitale de l’olympisme. Elle en profite pour renouer avec Julie, sa demi-sœur (India Hair), absente lors des funérailles de leur père.
Le Rendez-vous de l’été suit l’escapade de cette trentenaire qui respecte les règles mais tombe souvent à côté. Il faut dire que Blandine reste le prototype de la bonne copine, qui, du désir de rendre service au soucis de ne pas déranger, calfeutre sa solitude sous une perpétuelle sollicitude.
Pour son premier long, Valentine Cadic développe Les Grandes Vacances, court-métrage autour d’une virée au camping effectuée par une certaine Blandine, déjà incarnée par Blandine Madec. La nonchalance embarrassée du personnage, restituée par le naturel subtil de l’interprète, constitue l’atout essentiel de cette chronique de vacances, tournée au cœur de la parenthèse chamarrée des derniers Jeux Olympiques.
La facture déliée et néanmoins attentive de la réalisation, sa manière d’extirper la fantaisie du quotidien ou de saisir un émoi derrière une fugace expression, placent ce coup d’essai dans le sillage de Adieu Philippine (1962) et Du côté d’Orouet (1971) de Jacques Rozier (1926-2023) ou, plus près de nous, des villégiatures restituées par Guillaume Brac (L’Île au trésor 2018, A l’abordage 2020).
En décalage avec son idole qui, à défaut de résultats, inonde les réseaux d’un positivisme ostentatoire ; peu à peu mise à distance par un entourage obnubilé par ses problématiques autocentrées, Blandine promène un spleen erratique qui écorne la liesse institutionnelle.
Au bout de la nuit et d’une brève rencontre, elle reverra sa Normandie, son sac sur le dos mais l’esprit, sans doute un peu plus léger ou tout au moins plus averti. A la façon d'une vignette ou d'un fabliau, Le Rendez vous de l’été arbore les reflets éphémères d’une bulle de vie, humectée de grâce et de sensibilité.
Photographies : New Story Distribution
