Je vais me débrouiller

Actualité du 29/01/2025

 

Le film s’ouvre, un soir, dans un magasin de musique. Un dégât des eaux emporte une liasse de chèques bancaires. Retour à la lumière : Je vais me débrouiller., répète sans cesse Maria (Ariane Ascaride), l’aide à domicile de Monsieur Moreau (Jean-Pierre Daroussin), cloué sur un fauteuil roulant. Elle prend quelque argent pour effectuer les courses. Et même un peu plus pour financer les leçons de piano de son petit-fils et s’accorder quelques gourmandises. La musique et l’argent sont ainsi au cœur de La Pie voleuse.

Après plus de dix ans d’absence, Robert Guédiguian plante à nouveau sa caméra au cœur de l’Estaque, le quartier de sa jeunesse, où, dit-il : la vue est belle, c’est misère avec vue. Dans La Pie voleuse, Ariane et Gérard Meylan (Bruno), sont en nouveau en couple, 28 ans après Marius et Jeannette, l’on cite Victor Hugo comme dans Les Neiges du Kilimandjaro (2011). Vers la fin, s’ébauche un triangle sentimental semblable au trio amoureux de Marijo et ses deux amours (2002). Lola Naymark, Grégoire Leprince-Ringuet, Robinson Stévenin et Marilou Aussiloux, frémissante transfuge, la jeune garde n’est pas négligée.

Le retour à l’Estaque, convoque les interprètes de toujours et place les films d’autrefois au prisme des contextes d’aujourd’hui.

Tous les matins nous sommes informés des nouvelles du globe. Et pourtant nous sommes pauvres en histoires curieuses.. . En d’autres termes : dans les événements presque rien ne profite à la narration, presque tout profite à l’information.

Au diapason de son analyse, le réalisateur et l’écrivain dramaturge Serge Valletti placent la circulation de l’argent au centre de leur cinquième collaboration. Baignée de couleurs, gorgée de musique, à commencer par son titre emprunté à un opéra de Rossini, La Pie voleuse est une fable tricotée aux mesures d’une bande d’acteurs, un moment communiste qui se glisse tel un accroc, parmi les détricotages de l’air du temps.

Rencontre avec Serge Valletti, co-scènariste de La Pie Voleuse, dernier et ô combien élégant, tour de piste de Jacques Boudet (1935-2024), après une quinzaine de films tournés sous la direction de Robert Guédiguian.

La Pie voleuse : dans les cinémas le 29 janvier.

Photographies : Diaphana Distribution.

Les scénarios de La Villa, Gloria Mundi, Et la fête continue, sont édités par les éditions Chez  Walter.

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