Musicien tout terrain (avec une prédilection pour la batterie et les percussions), Guigou Chenevier fut partie prenante au sein de Etron Fou Le Lou Blanc, puis Volapük, formations références du rock progressif. Il fraya avec les musiques de scène : Ubu Roi (2018), Que d’espoir ! (2010), mis en scène par Agnès Regolo. Par ailleurs, seul ou au sein du Collectif Inouïe, le concertiste compose et interprète des ciné-concerts.
Après Nanouk l’Esquimau (Robert Flaherty 1922), L’Inconnu (Tod Browning 1927), Les Rapaces (Erich von Stroheim 1924), Le Bonheur (Alexandre Medvedkine 1935), Le Cabinet du Docteur Caligari (Robert Wiene 1920), Faust (Friedrich Wilhelm Murnau 1926), La Croisière du Navigator (Buster Keaton / Donald Crips 1924), l’homme orchestre se frotte (enfin) à un classique français et met en musique Au Bonheur des dames.
Désormais orpheline, Denise (Dita Parlo), trouve refuge auprès de son oncle, à la tête du Vieil Elbeuf, boutique de draperie au cœur de Paris. A son arrivée, elle découvre un commerce en faillite depuis l’ouverture du Bonheur des dames, grand magasin qui aspire la clientèle sur le trottoir d’en face. En quête d’emploi, la jeune femme traverse la rue où elle est remarquée par Octave Mouret (Pierre de Guingand), le fondateur de la grande surface.
Vingt-quatrième titre de sa carrière, Au bonheur des dames (1930) est l’ultime film muet de Julien Duvivier (1896-1967). Libre adaptation du roman homonyme signé en 1883 par Émile Zola (1840-1902), l’œuvre charnière sidère par son inventivité visuelle, que le futur auteur de La Belle équipe (1936), Pépé le Moko (1937), Panique (1947).., délaissera par la suite, au profit d’une approche plus psychologique.
Progrès rime avec Marché dans les rares intertitres qui parsèment le récit. A ce titre, le film étonne encore, tant par sa mise en cause visionnaire du mercantilisme et la surconsommation, que par la dissection des rapports de pouvoirs et excès d’autorité, propres aux organisations salariées.
Seul, au milieu d’un instrumentarium qui va du tom au son samplé, en passant par certain accessoire automobile (sic), Guigou Chenevier s’attelle à ce film fleuve (1H29) qu’il peut orchestrer dans une salle obscure ou un salon aménagé.
Plus de détails en compagnie du One Man Band.
Au bonheur des dames version ciné-concert : vendredi 30 mai 20H, dimanche 1er juin 18H, Cinéma Utopia-Manutention Avignon.
Réservations : https://www.cinemas-utopia.org/avignon/index.php?id=7572&mode=film