Tout va formidablement mal

Utiliser un téléphone portable dans une chambre stérile, modifier sa physionomie par amour pour sa belle, vivre la folle romance du film Titanic en jean et santiags, retrouver sa famille suite aux obsèques d’une aînée.

Ces séquences constituent l’armature de Flesh, tétralogie au fil de laquelle Sophie Linsmaux et Aurélio Mergola malmènent l’altérité. Still Life-Nature Morte, leur compagnie porte bien son nom.

Quatre situations, quatre tableaux à l’intérieur desquels l’hyperréalisme se contamine d’aberration. L’univers de la proposition n’est pas sans lien avec la mélancolie iconoclaste et débonnaire de Roy Anderson (Chansons du deuxième étage 2000, voir photo). Peu connu mais ô combien singulier, le cinéaste plasticien figure parmi les références du tandem.

Flesh aborde l’isolement, la détresse, l’égoïsme, la bêtise la plus crasse, dans la perspective d’un entomologiste consciencieux et néanmoins adepte d’un burlesque à la fois désenchanté et organique. Comme si Jacques Tati s’acoquinait avec David Cronenberg. De telles hybridations on prend et on en redemande.

Les interprètes dont Sophie et Aurelio, livrent une authentique performance dans cette forme courte et sonore. Miet Warlop, Sophie Linsmaux, Aurelio Mergola.., cette année souffle sur le Festival d’Avignon, un vent venu de Belgique qu’il est réconfortant de respirer.

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