Réforme de l’éducation

Le spectacle s’ouvre sur un chahut généralisé, A la tête de la meute, Alice et Max terrassent leur institutrice. On sait qui on perd mais on ne sait pas qui on gagne. Le maître remplaçant n’est autre qu’un Troll, un vrai, qui croque la tête des enfants, à commencer par l’infortuné Pierre-André.

Désormais l’ordre règne dans l’institution, les enfants étudient et, à la fin des classes creusent une mine d’or. Les enseignants sont soumis à un code vestimentaire très strict, pas vraiment valorisant. Les plaintes pour mal-traitement remontent haut, très haut, mais sans jamais secouer l’indifférence. Il est vrai qu’on n’est jamais si mieux servi...

Vincent Franchi est un fidèle du dramaturge britannique Dennis Kelly. Après Orphelins en 2018, le metteur en scène s’attaque à Mon prof est un Troll, petite forme jeune public issue de la même plume. Au diapason de la fantaisie caustique chère à l’auteur, la mise en scène convoque effets sonores et lumières spectrales. Grognements, craquements, enfermement, portent la proposition aux limites de l’épouvante. Mais ils est vrai que les anglais adorent et maîtrisent admirablement le sujet.

Qu’on se rassure, à la fin tout finit bien, mais avec un petit arrière goût désenchanté. Certes le méchant est vaincu mais le mal reste profond. D’autres démons pernicieux piaffent derrière la porte.

Fantasmagorique et clairvoyante, la fable est menée de main alerte par Cécile Petit et Nicolas Violin, deux acteurs qui ont du coffre.

Ps : Dennis Kelly a co-signé le livret de la comédie musicale Matilda (depuis 10 ans à Londres, à guichets fermés) avec Roald Dahl. Qui se ressemble.. .

Mon prof est un Troll: 11H30, jusqu’au 26 juillet, Festival Théâtr’enfants-Le Totem (relâche le dimanche).

 

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