Fashion week dans la cour d’honneur

Sur le plateau de la cour d’honneur s’érige un imposant moucharabieh, évocation d’un palais du Sud ou d’une fastueuse villégiature, du côté d’Ibiza. De part et d’autre, flânent et papotent des danseuses et danseurs.

Après que chacune et chacun se soit brièvement présenté à l’assistance, la fausse nonchalance s’organise en une procession. Les unes et les autres avancent vers le front de scène, dans des poses déhanchées, lointaines réminiscences de la raideur des gravures pharaoniques.

Sur les harmonies minimalistes des études pour piano de Phil Glass et quelques Gymnopédies d’ Erik Satie, s’enclenche une ronde, au fil de laquelle les filles et les gars arborent des oripeaux (d’autres diront des créations textiles) à chaque fois différents.

Vêtu d’un survêtement griffé (placement de marque?), tel un clone de Tadeusz Kantor (en moins râpeux), Trajal Harrell, supervise le carrousel, esquisse quelques figures. De ses bras, il sculpte l’espace (ou brasse de l’air), dans l’attente d’un appel de Dior, Versace ou Saint Laurent en vue d’une future Fashion week à Londres, Paris ou la Big Apple.

 A mi-chemin de la parade poseuse et du corso fleuri, The Romeo s’inspire de Roméo Montaigu, l’amant de Vérone. Nul doute que, durant cette languissante  sarabande, pompeuse parade de postures qui ne parlent qu’à elles-même, William Shakespeare, qui résiste à tout (même à Tim Crouch), doit bien se marrer.

Cour d’honneur du Palais des Papes, 22h30, jusqu’au 23 juillet.

https://festival-avignon.com/fr/edition-2023/programmation/the-romeo-332047

Photographies : Christophe Raynaud de Lage.

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