Anne en 17 tableaux

Elle se nomme Anne, Anny, Ania, Anoushka… . Elle voyage beaucoup. Elle est tour à tour scientifique, plasticienne, militante humanitaire, terroriste, star du X… . On ne la voit jamais mais l’on parle d’elle sans cesse.

Publié en 1997 par le dramaturge britannique Martin Crimp, Atteintes à sa vie dresse, en dix sept tableaux, l’état des lieux d’une époque, à travers un kaléidoscope de la condition féminine. Le panorama se double d’une radiographie des méthodes utilisées par le marketing et la communication, afin de distordre le sens des mots et des idées, à coup d’éléments de langage, publicitaires, politiques, télévisuels, voire religieux.

La dissection se déploie au fil d’un texte qui, par le rythme des phrases et le recours aux répétitions, relève d’un partition chorale adaptée, ici, pour quatre voix.

 

 

Bertrand Beillot, Paul Camus, Théodora Carla et Laetitia Mazzoleni unissent leurs talents respectifs : pour le violon, les langues étrangères, le chant (soprano ou baryton-basse) et le burlesque. Chacun se partage la parole au fil d’un récit, d’une démonstration et, par moment d’une performance, autour de ce personnage outil, à la fois mimétique et multifonction. Entre les mains des interprètes, des cubes virevoltent sous des lumières disco. Ce côté show accentue l’aspect musical de l’écriture, autant qu’il souligne l’ironie à la fois mordante et détachée, typically british, de l’auteur.

Plus de vingt cinq ans après, Atteintes à sa vie n’a rien perdu en pertinence ni en virulence. Ça harangue, ça questionne et ça cogne, mais toujours en cadence et sans aucune faute de goût. 

Créateur lumière, régisseur du Théâtre Transversal, Sébastien Piron porte à la scène, ce texte qui l’accompagne depuis plusieurs années. 

Atteintes à sa vie :  13H20, du 7 au 25 juillet, (relâche les mercredis 12 et 19), Théâtre Transversal.

Réservations :https://theatretransversal.com/?page_id=1102

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