La maladie de A et Monsieur T

On n’est pas là pour disparaître désigne un roman homonyme, publié en 2007, dans lequel Olivia Rosenthal donne à partager l’histoire et l’état d’un homme accusé d'un crime et frappé par la Maladie d'Alzheimer.

La rigueur du compte rendu entre en résonance avec la froideur immaculée de la scénographie, imaginée par Mathieu Touzé. Immobile au centre d’un halo de données numériques, l’acteur Yuming Hey déroule la vie de prévenu et de son épouse.

A travers la voix de Marina Hands, celle-ci dépeint son quotidien aux côtés d’un mari qui lui échappe mais dont elle refuse de s’éloigner.

Le projet peut s’assimiler à la description à la fois clinique et affective du naufrage d’une intelligence. Mais il peut s’appréhender comme l’autopsie d’un couple qui occupe le même espace dans une définitive indifférence.

Le Chat, le film et le roman de Georges Simenon, hantent cette plongée dans l’irrémédiable. Si le propos est poignant, l’interprétation performative et performante, l’on peut regretter une impression surplombante amorcée par l’interminable projection pseudo-pédagogique, placée en ouverture et les sentencieuses tirades qui étirent la représentation.

Demeure l’ambiguïté captivante entre les symptômes d’un mal incontrôlable et la recension d’un amour à l’agonie.

Théâtre des Halles : 14H, jusqu’au 26 juillet.

https://www.theatredeshalles.com/pieces/on-nest-pas-la-pour-disparaitre/

Photographies :  Christophe Raynaud de Lage.

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