En festival en résonances

 

La puissance du vulnérable, la force de la fragilité.

Marianne Clevy résume ainsi l’affiche des Rencontres d’été de la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon. La directrice du monument qui abrite le Centre national des écritures du spectacle, signe une 51ème édition où alternent représentations, lectures, rencontres et exposition.

Nous écoutons les désirs des programmateurs.

Suite au somptueux Kill me de Marina Otero, qui inaugura, début juin, un compagnonnage avec les Printemps des comédiens, la Chartreuse reconduit ses synergies avec le Festival d’Avignon. Présent l’an dernier aux côtés du cinéaste Alain Cavalier qui photographia la Chartreuse dans les année 50, Mohamed El Khatib peaufine en création La vie secrète des vieux (photo). Porté par une dizaine d’interprètes non professionnels, la proposition explore les rapports nouveaux que l’âge imprime aux relations intimes (4-19 juillet).

Inauguré l’an dernier, le partenariat avec Villeneuve en scène se réitère à travers Home/Land (photo)- . Spécialiste du genre, le Begat théâtre adapte aux couloirs et cellules de l’abbatiale, sa méditation-déambulation autour du chez-soi (8-20 juillet). A l’inspiration picaresque du Begat répond la danse cheminante cultivée par Géraldine Chollet qui invite danseurs et spectateurs dans une Ouverture, procession immersive, nourrie des mystères du Moyen-Âge (9-17 juillet).

 

La Bonne histoire (photo) est celle que nous conte Adina Secretan. L’artiste multi-cartes restitue les minutes du Nestlégate qui révéla la direction des ressources humaines salée, mise en œuvre dans les années 2000, par l’empereur du lait concentré sucré (8-18 juillet). Ces deux derniers spectacles relèvent d’une co-réalisation avec SCH- La Sélection Suisse en Avignon.

Accueilli en février dernier à l’occasion des Hivernales de la danse, les Corps Sonores Junior portés par le danseur-masseur Massimo Fusco, redispersent leurs coussins du 8 au 16 juillet. Enfanté dans une cellule d’écriture du CNES, les Croizades, quête de fiction imaginée par Sandrine Roche, reviennent dans la version Josef et Zelda, à destination du jeune public (3-13 juillet), une collaboration avec Le Train Bleu, Théâtre repère du Off Avignon.

Présente en juin lors du lever de rideau, l’espagnol, langue invitée par le Festival d’Avignon 2024, reviendra à la toute fin des Rencontres. Censurée par le Comité de Madrid, Je meurs de ne pas mourir, La double vie de Thérése, évocation de Thérèse d’Avila (1515-1582), sera lue, le 20 juin, par son auteur Paco Bereza.

 

Requin Velours de Gaëlle Axelbrun (le 15 juillet), Fifi, les tambours des étoiles de Stéphanie François (16 juillet), complètent le cycle des Grandes lectures. Pôle de référence des écritures issue de la francophonie, la Chartreuse déploie du 13 au 19 juillet un Carrefour Caraïbe-Afrique, cycle de lectures, rencontres, conférences, en lien avec le Festival de la francophonie, ETC Caraïbe et Radio France Internationale.

Accrochage disséminée dans les dédales du monument, Cara/Garanjoud deux peintres en résonance, met en conversation deux artistes empreints de spiritualité : Louise Cara installée à Avignon et Claude Garanjoud (1926-2005) qui devint dans les années 80, citoyen villeneuvois.

Au delà des mets de l’esprit, la Chartreuse propose des nourritures terrestres au coeur de ses Jardins d’été, restaurant saisonnier ouvert du petit déjeuner aux collations nocturnes

Si le spectacle est vivant c’est qu’il doit mourir.

Forte de cette conviction, Marianne Clevy commente ses choix programmatiques (vivifiants) pour l'entrée dans le second demi-siècle de la Chartreuse.

Rencontres d’été de la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon : du 30 juin au 20 juillet.

Photographies : Barbara Buchman-Cotterot, Sylvain Chabloz, Christophe Raynaud de Lage, Alex Nollet.

 

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