Souvent les souvenirs se fredonnent. On chantonne (plus ou moins juste) un refrain, comme d’autres mordent dans une madeleine. Juste un souvenir fonctionne sur ce principe. A ceci près que la proposition retient les paroles et écarte la musique.
Sur son plateau du Petit Chien, Gérard Vantaggioli dispose à nouveau ses prédilections pour les trottoirs humides, les quais de gare, battus au crépuscule, par des êtres en transit. Apparaît une dame à la valise. A défaut de rêves d’avenir, la voyageuse arpente des jalons de mémoire, qui sonnent et riment comme des ballades. Ces chansons, ces rengaines, Myriam Boyer les a soumises à son metteur en scène. Ensemble ils assemblèrent un puzzle, un kaléidoscope des émotions qui composent une vie.
Au détour d’une strophe l'on reconnaît Anne Sylvestre, l'on croise Mouloudji.. . Mais l’on découvre ou vérifie que, lorsque la musique s’efface, demeure la poésie. Le pouvoir du langage, la précision des mots, le plaisir de la langue, qui raconte, amuse, ébranle ou irrite mais qui dit vrai et sonne toujours juste.
Si l’on sort de la salles, les oreilles chargées de cerises, de gais rossignols, de merles moqueurs, l'on aimerait également emporter la liste des chansons tricotées par cette passagère qui nous love dans le doux délice de la nostalgie.
Juste un souvenir : 19H30, du 29 juin au 21 juillet, Théâtre du Petit Chien. Relâche le mardi.
Réservations : https://www.chienquifume.com/19h30-juste-un-souvenir.htm