Les incertitudes de l'adolescence, les mirages médiatiques préoccupent et inspirent Charlotte Boimare et Magali Solignat. Présenté en 2022, Le jour où mon père m’a tué, dissèque les rapports tragiques entre un fils et son paternel, animateur vedette d’une trash-radio en Guadeloupe.
L’entretien et l’exploitation de l’ignorance irriguent les péripéties de Maïwenn, 16 ans et demi.
Aînée d’une famille pieuse et attachée à la bonne éducation, l’adolescente desserre son quotidien via des évasions connectées. Sur Insta, elle lie connaissance avec Olga, propulsée meilleure amie, l'espace de quelques clics.
Viens on fait une photo de nos seins et on la publie sur Instagram.
A l’instar du Jour où mon père m’a tué, Maïwenn... s’inspire d’un fait de harcèlement, suite à la diffusion d’un moment intime sur les réseaux sociaux.
En mode zapping, le texte vif, âpre, documenté, retrace une spirale toxique, au fil de laquelle, la course aux cœurs rouges, submerge tout discernement. Le smartphone, les clopes, les bières, composent un élixir addictif qui, à l’âge où se forgent les apprentissages, occulte tous les repères.
Complices, affûtées, Louise Savatier (Maïwenn) et Doriane Koyalisse (Olga), animent ce ping-pong virtuel sous un portique et un agrès, propices à des pirouettes et acrobaties effectuées par une très jeune femme de plus en plus hors-sol.
Sans filtre et sans filet, Maïwenn, 16 ans et demi est une proposition d’intervention, imprégnée par la rigueur, l’invention et l’efficacité, qui constituent la griffe duo Boimare et Solignat.
Chapelle du Verbe incarné : 11H45, jusqu’au 21 juillet.
Réservations : https://www.verbeincarne.fr/programmation/maiwenn-16-ans-et-demi/