Une histoire de Lu

 

On serait dans une chambre. Le sommier est à la verticale, la table s’est renversée, l’espace a été malmené par son occupant : Ludovic dit Ludo, puis Grand Lu depuis que P’tit Lu s’est pointé.

Les frères sont au centre des Abimés. La fresque (1H30) se découpe en triptyque. Dans Le bruit et le silence, Ludo protège et console son cadet des violences paternelles. Arlequin et la première graine place P’tit Lu aux bons soins de Nora, éducatrice dans un foyer d’accueil. A l’orée de Fugues, Ludo retrouve Faïza son amie de toujours et rencontre Anna, madrée à toutes les résistances.

Au gré des péripéties, s'extirpe le déni dissimulé derrière formules et euphémismes. Une robe malmenée figure l’innommable, tapi dans les Bruits et le Silence.  Lorsqu’on s’en va dans sa tête, l’on déniche un œuf. Une paire ciseaux, les touches de piano consolent et révèlent.

Julien Despont, Marion Träger, Nathan Chouchana répercutent la subtile énergie de la partition. Sans préciosité, ni fausse pudeur, Catherine Verlaguet pointe les désastres, dépeint la protection, signale la patience, exalte l’imaginaire, célèbre l’amitié, comme autant d’anticorps aux calvaires domestiques.

Peu à peu, Les Abîmés se réparent. Non seulement Ludo et P’tit Lu grandissent mais grâce à Faïza, Nora et Anna, ils s'épanouissent.

A la fin, la musique c’est plus du Bruit et le Silence s’est terminé. L'on peut rentrer à la maison.

 

Le Totem : 11h05, jusqu’au 20 juillet. Relâche le 14.

Réservations : https://www.le-totem.com/evenement/les-abimes/

Retour à la liste des articles