Une société d’êtres vivants

 

Après les honneurs du Festival d'Avignon l'an dernier, Jean Giono serait-il tendance? Paul Fructus, sur un banc comme unique radeau, cingle à travers l’écriture tumultueuse du chantre de la Haute-Provence.

Pour son assemblage, l’acteur puise dans Un de Baumugne, Le Prélude de Pan et Le Chant du monde. Giono-Paysages, visages, le titre traduit à bon escient, le style d’un l’écrivain, qui place l’humanité en osmose avec une nature, à la fois âpre et majestueuse.

 

Expressionniste et pointilliste, la topographie des paysages, la peinture de la flore et la faune, alternent avec la recension de libations dionysiaques, au cours desquelles, les vins et les viandes se confondent avec les chairs et le sang.

Trapu, dans sa lourde veste en velours, tel un habitant des plateaux de Lure ou Crémone, Paul Fructus clame Giono, à la virgule près. L’acteur donne corps à une société d’êtres vivants, une communauté abrupte et ardente, en réel décalage avec l’image éthérée et glorifiée qui schématise souvent le mythe, très en cour, du retour à la nature.

Au terme de l’expédition, résonnent les harmonies de Jean Sébastien Bach. Un choral après la bacchanale, Que ma joie demeure, la boucle est bouclée.

Giono Paysages visages : 17H, du 3 au 21 juillet, Théâtre Isle 80. Relâche le mardi.

Réservations : https://isle80.wordpress.com/programmation-off-2022/

 

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