Voir le loup

A l’origine de Harlou!, il y a un loup. Pas le bandeau basique qui barre le haut d’un visage mais un masque qui allonge le profil et vous creuse le regard d’un... loup.

L’accessoire à la façon subtile, est au centre de cette complainte de l’enfant sauvage, colportée par une bonimenteuse, mutine éclaireuse à travers les sentiments complexes suscités par le carnassier. Du prédateur dangereux au paria expiatoire, sans oublier le garou séducteur, le rapport à l’animal traverse légendes, précis philosophiques et questionne de tous temps, la nature, la bestialité et le rapport aux écosystèmes.

Accompagnée par Martin Billé (luth), Dorine Lepeltier-Kovacs (violoncelle), Camille Fritsch agrémente ses récits, de cantilènes issues du répertoire des XVème et XVIème siècles. Nichée dans la douillette acoustique du vestibule du Musée Vouland, l’exploration savante se déploie, agrémentée par le charisme d’une conteuse. Celle-ci chante haut, cause juste et manipule à merveille la parure qui la dissimule, la sublime, jusqu’à l’image finale qui ferme des yeux, scelle une parole et enchante les auditeurs.

Un soupir d’air frais dans la frénétique opulence du juillet avignonnais.

Harlou ! La complainte de l’enfant sauvage : du 11 au 16 juillet, 11H, Musée Louis Vouland.

Réservations : 06 42 42 61 25.

 

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