Du fond de la classe à la steppe infinie

Ludovic est un élève normal mais pas vraiment comme les autres. Il parle peu, comprend moins vite, paraît ailleurs. Parce qu’il n’entre pas tout à fait dans le cadre, l’enfant devient le souffre douleur de quelques forts avec les faibles.

Mongol ! lorsque il lui est est attribué, le surnom provoque, non un accablement mais une perplexe curiosité. Dans sa chambre, à la bibliothèque, Ludovic se plonge dans les livres et les dictionnaires.. .

Comme son nom l’indique, la Compagnie des Passages affectionne les frontières, les traversées, les déplacements. Certes Ludovic va à l’école, au centre aéré puis rentre à la maison. Mais chaque soir, le gamin enjambe la planète, à la rencontre des tribus des steppes, remonte le temps jusqu’à l’empire de Gengis Khan. Le guerrier annexe les territoires et l’écolier empile les connaissances, développe un imaginaire, se forge un caractère.

Wilma Lévy porte à la scène le texte de Karin Serres. Un plateau dépouillé, quelques chaises, des vêtements sur un portant et quatre interprètes, tour à tour paternel indifférent, directrice rigide, potaches imbéciles ou intrigués. Les tableaux s’enchaînent vifs et concis, l'expression du corps, l’inclusion de la danse traduisent fort à propos les pics de violence, les bouillonnements intérieurs de Ludo.

Au delà du passage de l’enfance à l’adolescence, Tarag! transforme la cruauté et la souffrance, en terreau d’un savoir et d’une passion sur lequel s'ancre une existence.

Peut-on imaginer plus beau récit d’apprentissage ?

Tarag!: 14H20, Cour du spectateur. Du 12 au 29 juillet (relâche les 17 et 24).

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