Amours chiennes

Actualité du 28/08/2025

 

Marie-Hélène Goudet apprécie les caractères aux inclinations hors-normes. Avec Moi vivante, son précédent seule en scène, l’auteure-interprète plongeait dans la tête d’une certaine Ferdinande, magnétisée, dès son plus jeune âge, par les annonces nécrologiques. Dans un registre moins extravagant, Son odeur après la pluie porte à la scène le roman homonyme, écrit par Cédric Sapin-Dufour et publié en 2023 aux éditions Stock.

Du coup de foudre dans le chenil, jusqu’au recueillement des derniers instants, treize années plus tard, le récit s’assimile à un chant d’amour, à l’égard de Ubac, chien bouvier bernois, recueilli au hasard d’une petite annonce.

Pour mener à bien son entreprise, l’interprète sollicite Véronique Boutonnet, comédienne-metteure en scène, rompue à l’adaptation : Martin Eden (Jack London), Le Comte de Monte-Cristo (Alexandre Dumas) ou encore Un homme qui dort (Georges Perec), créé lors du Off Avignon 2024.

 

D’observations en anecdotes, au gré de longues promenades, la dédicace élégiaque pointe des attachements déjà perceptibles dans Moi Vivante. Car Marie-Hélène Goudet, elle aime la terre, ses splendeurs, ses parfums, ses tourments, ses mystères. Elle s’attarde sur son humanité rugueuse et s’accorde à son bestiaire domestique, à sa faune chimérique.

Son odeur après la pluie, respire cette ferveur, restituée dans une scrupuleuse exaltation. Enfin, Il y a les mots. La prose de Moi vivante semblait issue d’une plume, émule de Marcel Pagnol pour la précision bonhomme et Michel Audiard, orfèvre du sarcasme pittoresque.

Cette fois, la comédienne s’empare des phrases de Cédric Sapin-Dufour. Une langue ciselée et concise qu’elle fertilise au cœur du bois de bouleaux érigé et éclairé par Richard Arselin.

Une précision enfin : à l’unisson de la partition, ces chroniques d’amours chiennes ne versent jamais dans les facilités anthropomorphiques. Et ce n’est pas la moindre de leurs qualités.

Son odeur après la pluie, mise en scène Véronique Boutonnet, Richard Arselin : du mercredi au samedi 21H, dimanche 17H30 ; du 3 septembre au 9 novembre, Théâtre du Lucernaire 53 rue Notre-Dame-des-Champs, 75006 Paris.

Téléphone : 01 45 44 57 34.

Réservations : https://www.lucernaire.fr/theatre/

Photographies : Luca Lomazzi.

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