Le Bleu d’Armand désigne un collectif fondé en 2010 par des élèves de la classe théâtre du Conservatoire d’Avignon. Le bouc émissaire (Chienne de vie), la féminité (Sept reines-épopée d’un chagrin d’amour), les guerres territoriales (L’Homme aux petites pierres encerclé par des gros canons), le colonialisme en terre africaine (C’est dans l’ombre que le crocodile grossit le mieux), Le Bleu d’Armand puise l’essence de ses propositions dans les conflits et tragédies du monde d’aujourd’hui.
Nouvelle création, Grand pays est une fresque villageoise, écrite par Faustine Noguès, à partir de témoignages recueillis dans la vallée de la Roya.
Divisé en trois actes, le récit s’attache à une institutrice, deux militants de gauche et un sympathisant d’extrême droite. Chacun vient d’être condamné par la justice : l’enseignante pour avoir refusé de commenter la devise Liberté, Égalité, Fraternité et ses concitoyens pour avoir secouru des migrants égarés.
Le second segment relate les discussions entre ces caractères, à la base inconciliables et pourtant décidés à ne pas se séparer. Le dernier volet restitue les débats de magistrats, amenés à statuer sur le délit de fraternité.
A la rigueur documentaire de la troisième partie, répondent les discussions tantôt poignantes, souvent vigoureuses, parfois pittoresques, entre ces parias de bonne foi.
La façon dont le quatuor d’interprètes jongle avec registres et personnages, sans altérer le rythme et la précision de certains énoncés, relève d’une pure virtuosité. Au sortir de ce Grand Pays et ses captivantes considérations sur l'engagement politique, l'on applaudit les saltimbanques et on se réjouit de vivre dans un pays de justice et démocratie, qu’il convient de préserver.
Quoiqu’il en coûte.
Le processus de création made in Bleu d'Armand, commenté par Anna Pabst et Nolwenn Le Doth.
Grand Pays : du 7 au 26 juillet, 11H50, Théâtre des Carmes Avignon. Relâche le 13 et le 20.
Réservations :http://www.theatredescarmes.com/
