Que reste-t-il de nos amours

Gérard Vantaggioli affectionne les errances, les quais de gare, les ultime repas. Gérard Vantaggioli aime et connaît bien le cinéma. Pour ces diverses raisons, sa dernière création atteint une forme de quintessence.

1943, à Paris sous l’occupation allemande, flanqué de sa fille et son futur gendre, Monsieur Jean ajuste les derniers plis de sa nouvelle collection. De nulle part apparaît un intrus : la Mort en personne sous l’uniforme d’un colonel nazi. Le temps est venu pour Monsieur Jean. Pourtant, ce soir, le couturier arrache un sursis. Le temps d’un défilé, de derniers adieux.., l’officier accorde un court délai mais reste dans la place. 

Bela Lugosi, Falbalas (Jacques Becker 1945), Le silence de la mer (Jean-Pierre Melville 1949).., Dernière histoire d’amour aligne les références au cinéma et croise dans son récit l’éthique et la métaphysique. Les natures profondes se révèlent souvent au bord des précipices. Face à l’invasion barbare, certains entrent en résistance, d’autres profitent des circonstances. Monsieur Jean se réfugie dans la Beauté et Horst, bien étrange officier, s’éveille à des sentiments plutôt inattendus.

Dans cet atelier où l’on veille tard, chacun trimballe ses élans et sa part d’obscurité. Gérard Vantaggioli élude le manichéisme au profit de l’ambivalence. Paré de croix gammées, Paul Camus convoque la noblesse écorchée d’Howard Vernon, l’officier allemand dans le film de Melville. 

La Beauté du Diable et son pacte faustien, La Grande Illusion au fil duquel les ennemis sont de moins en moins adversaires.. . Décidément rien n’est monochrome dans ce bel hommage au noir et blanc. 

Pour Gérard Vantaggioli, tout est complexe, au théâtre comme dans la vie.

Dernière histoire d'amour: jusqu'au 29 juillet, 17H, Théâtre du Chien qui fume (relâche les 12, 19 et 26)

Réservations, c'est par ici: https://www.chienquifume.com/

 

En 1982 ouvrait le Théâtre du Chien qui fume. Au fil de deux décennies, le lieu est devenu l'un des repères de la vie artistique de la Cité des papes.

Irina, création de théâtre musical signée Eric Breton (les 26 et 27 novembre), le dernier épisode de la Trilogie du naufrage, écrite par Lina Prosa et mise en en scène par Eléonora Romeo (27 et 29 janvier),  le retour des deux volets Gainsbourg Confidentiel (4 et 5 mars), un hommage à Jean-Claude Idée, décédé en aout dernier et fondateur des Universités Populaires du Théâtre, accompagnées dès leur arrivée par le Chien qui fume, une soirée lecture animée par Judith Magre (18 novembre).., la saison des quarante ans reste frappée du sceau de fidélités de longue date, par ailleurs compatibles avec une attention aux jeunes pousses, en quête de temps et d'espace pour poursuivre leur développement.

Muri ou le combat d'une infirmière lors de la révolution des institutions psychiatriques dans l'Italie des années 70, texte de Renato Sarti lu par Judith Magre, vendredi 18 novembre 19h30, Théâtre du Chien qui fume Avignon.

Plus d'informations : https://www.chienquifume.com/

 

 

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