The Wall-Le Mur désigne la haute clôture érigée entre le Mexique et les États-Unis, sous le premier mandat (2017-2021) du président Donald Trump. Mais ici, le mur qualifie à la perfection Jessica Comley.
Parole rare,visage fermé, figée à quatre épingles dans son impeccable uniforme, la garde-frontière et ses collègues masculins protègent l’Amérique d’une humanité harassée, où se dissimuleraient d’innombrables émissaires des cartels mexicains.
Un vénérable indien Tohono (Mike Wilson), son petit-fils (Ezekiel Velasco), un coup de feu intempestif, contribuent aux péripéties du nouveau film de Philippe Van Leew.
Après le génocide du Rwanda (Le Jour où Dieu est parti en voyage 2009), puis les guerres civiles au Proche-Orient (Une famille syrienne 2017), le réalisateur pose sa caméra dans le désert d’Arizona.
The Wall ausculte une communauté blanche, socle trumpiste recroquevillé sur des mythologies héroïques, consacrées par des palanquées de westerns traditionnels.
Égérie d’un grand couturier (Phantom Thread Paul Thomas Anderson 2017), mère erratique (Serre-moi fort Mathieu Amalric 2021), reine de France (Les Trois Mousquetaires Martin Bourbolon 2023), Vicky Krieps fond son étonnante plasticité dramatique dans cette amazone asthénique, pétrifiée dans la solitude de ses désarrois.
Rencontre avec Philippe Van Leew lors de l’avant-première avignonnaise de son nouveau film.
The Wall : dans les cinémas à partir du 18 décembre.
Photographies : Bodega Films.
