L’accueil et les cercueils

Actualité du 18/03/2025

 

Plus personne n’ignore la chape absolutiste qui écrase la société iranienne. Depuis bientôt un demi-siècle, la calamité totalitaire se trouve régulièrement disséquée à travers des films qui combinent approche néo-réaliste et péripéties fictionnelles.

Au pays de nos frères satisfait à ces caractéristiques par l’analyse du statut des réfugiés Afghans, exilés en Iran à l’aube des années 2000, suite à l’intervention américaine dans leur pays d'origine.  A cet effet, Raha Amirfazli et Alireza Ghasemi découpent leur récit en trois temporalités.

Daté en 2001, le premier volet place Mohammad (Mohammad Hosseini), élève dans un lycée technique sous l’emprise d’un agent de la police locale. Dans le second, situé en 2011, un décès perturbe le quotidien harassant de Leïla (Hamideh Jafari). Dix ans plus tard, Mosen (Bashir Nikzad) doit confier à son épouse une terrible révélation.

A chaque épisode, son époque et sa saison : l’hiver pour les rigueurs de l’installation, le printemps et ses poussées libérales, l’été suffocant en osmose avec le regain de coercition.

Entamé en Iran, bouclé à l’étranger, lorsque les auteurs sentirent qu’il n’échapperait pas à la fureur des censeurs, le scénario génère une arborescence dont la rigueur narrative et la sobre splendeur, résonnent à l’écart de tout manichéisme, avec la noblesse d’une communauté atterrée.

Rencontre avec Alireza Ghasemi lors de l’avant première avignonnaise de Au pays de nos frères.

Traduction Jean-François Cantenot.

Au pays de nos frères : sortie nationale de 2 avril.

A l’affiche des cinémas Utopia Avignon à partir du 19 mars.

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