L’heure de la sortie

Actualité du 01/04/2025

 

Guillaume Brac aime flâner sur les points de suspension. De ces syncopes avec la routine du quotidien, il en tire des films. Dans Tonnerre (2014), un père (Bernard Menez) recueille son fils rocker en dépression (Vincent Macaigne). Avec À l'abordage (2020), Brac tricote un marivaudage estival, tourné à Die, près de chez lui. Le filmeur travaille aussi le documentaire, sans pour autant s'éloigner de ses prédilections. Ainsi L'Île au trésor égraine les jours d'été sur une île de loisirs en région parisienne.

Son nouvel opus se partage entre un internat en pays Diois et un lycée dans le Pas-de-Calais. Fin juin, ce n’est pas encore les grandes vacances mais, pour les élèves, les livres sont déjà rendus et les cartables remisés.

En Hauts-de-France, Linda et Irina vivent leurs ultimes partages car la famille de Linda doit déménager. En Drôme-Ardèche, quelques potaches dont Aurore, Nours, Jeanne, Diane.., musardent, papotent, chahutent. Durant cette parenthèse d’insouciance, s’immisce l’appréhension de l’après-baccalauréat, s’incrustent l’imminence de la séparation et son écume de mélancolie.

Guillaume Brac agrège en un seul programme ces deux tranches de vie : Un pincement au cœur, court-métrage tourné à Henin-Beaumont et Ce n’est qu’un au revoir, moyen-métrage réalisé à la frontière de la Provence et du Vercors.

Guillaume Brac fixe ces périodes de latence où l’on baisse la garde, où l’on s’abandonne, où l'on vagabonde, pour retarder la déchirure des séparations et mettre à distance un imprévisible avenir. De cet assemblage émerge une mosaïque d’adolescences, composée par un observateur attaché à la pudeur, aux hésitations ; un regardeur attentif aux trames tissées par l'altérité et l'amitié. 

Rencontre avec Guillaume Brac lors d’une soirée d’avant-première.

Ce n’est qu’un au revoir, Un pincement au cœur : dans les cinémas à partir du 2 avril.

Photographies : Nour Films.

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