Une station balnéaire en Espagne, Evelyn et Tom rêvent de vacances paisibles et ensoleillées. Vite lassés par les chants et les processions, le couple britannique loue une barque afin de rejoindre l’île d’Almenzora, à quelques encablures de la côte. A leur arrivée, les visiteurs découvrent un village très calme et quelques gosses plutôt boudeurs.
Producteur iconique de la télévision espagnole, Narcisso Ibanez Serrador (1935-2019) se hasarda à deux reprises dans le cinéma. Pour y réaliser deux chefs d’œuvre. Métaphore de la chape franquiste, La Résidence (1969) enferme mystères et turpitudes à l’intérieur d’une pension de jeunes filles. Réalisé en 1976, Quién puede matar a un niño (qui peut tuer un enfant), traduit chez nous par Les Révoltés de l'An 2000, persiste dans le huis clos, cette fois écrasé sous un soleil d’été.
Il y a du western dans l’appréhension des paysages sauvages et l’utilisation de la profondeur de champ. Le film de zombies transpire à travers le mutisme grégaire des gamins. Plus proche d'une rigueur documentaire que des exaspérations du film de terreur, « Chicho » Serrador déstabilise par le jusqu’au boutisme des situations et la mise en abîme des stéréotypes d’innocence (d’inconscience?), accolés à l’enfance. Qui peut tuer un enfant ? Le titre original pose la question. Une chose est sure : à Almenzora les gamins jouent pour de vrai. Adios.
Les Révoltés de l'an 2000 figure dans la sélection de la Nuit Fantastique des cinémas Utopia Avignon. Le samedi 10 décembre à partir de 20H.
Réservations:http://www.cinemas-utopia.org/avignon/
