La bonne éducation

Actualité du 08/05/2023

Costume impeccable, cravate jamais dénouée, l’homme cultive une élégance à l’image de son mode de direction, stricte et discrète. Sabri Lahali (Roschdy Zem) est principal-adjoint dans un collège de sa ville natale.

Solitaire, ombrageux, limite cassant, le cadre garde ses distance avec le personnel enseignant. Néanmoins, il cultive une complicité discrète avec sa supérieure (Yolande Moreau), comme lui, férue de littérature. Très à cheval sur la discipline, Sabri se montre, cependant, patient et compréhensif à l’égard d’une élève de SEGPA, aux frontières la déscolarisation.

Sabri est rigoureux et ambitieux, pour lui même (il brigue le poste de principal), et pour son fils, brillant élève de 3ème dans le même établissement. Pour Sabri, tous les voyants sont au vert. Et pourtant… .

Après 17, rue Bleu (2001) et De toutes mes forces (2016), Le Principal est le troisième film de fiction de Chad Chenouga. Déjà présentes dans les opus précédents, l’intégration, la méritocratie républicaine sont, cette fois, traitées à travers le prisme du film de genre.

L’obsession de l’échec pousse Sabri à la faute, aussi grave qu’incompréhensible. Dès lors, le (presque) principal est aspiré dans une spirale de dissimulations, de mensonges, de mauvais choix, qui entraînent le récit vers le thriller paranoïaque.

Comme à ses habitudes, Chad Chenouga, lui même acteur et dramaturge, livre le nouveau portrait d’un transfuge de classe, dans un film vif, concis, admirablement servi par ses interprètes.

Interview de Chad Chenouga, réalisée lors des Rencontres Cinématographiques du Sud, en mars dernier à Avignon.

Le Principal :  à partir du 10 mai au cinéma.

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