La nuée tient au corps

Actualité du 17/06/2021
En anglais biologique se dit «"organic ". Effectivement dans sa verte campagne, Virginie pratique une agriculture "organique". "La nuée" réussit le mariage, amorcé dans "Petit paysan" (2017), entre chronique rurale et film de genre.
L’espace vital, la psyché de la jeune femme sont peu à peu submergés par les excroissances des serres-vivariums, les stridulations obsédantes qui s’en échappent. L’ambition, la force de travail, la raison s’érodent au fil des fins de mois. Le récit suit au plus près le quotidien de l’éleveuse. La fantasmagorie s’immisce entre le suggéré et le montré, la tension et l'épouvante
Après Julia Ducournau (« Grave » 2016), Bertand Mandico (« Les garçons sauvages » 2017), Just Philippot convoque à son tour le Fantastique. S’il s'abreuve à sa cinéphilie, le réalisateur dédaigne les citations-clins d’œil pour des références (inévitable David Cronenberg) assimilées, retravaillées. Les effets spéciaux sont sobres et efficaces. Figure angulaire du projet, Suliane Brahim témoigne que l’actuelle Comédie Française est un vivier de talents varié et inépuisable.
Enfin, malmenées depuis la Bible, Les sauterelles ne sont pas vraiment réhabilitées par « La nuée ». C'est tout Just.
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