Les valeurs de l’art

Actualité du 29/04/2024

 

Critique de cinéma, scénariste fidèle (avec Christine Laurent) de Jacques Rivette (10 films de 1984 à 2009, notamment La Belle Noiseuse en 1990, déjà une affaire d'art et de peinture), Pascal Bonitzer trace depuis 1996 sa voie de cinéaste. Son neuvième long-métrage, Le tableau volé, combine à nouveau comédie de caractères et étude de milieu.

Tout commence par une lettre postée de Mulhouse par un jeune ouvrier (Arcadi Radef), convaincu d’être en possession d’une toile signée Egon Schiele (1890-1918).

Chez Scotties, multinationale des enchères de l’art, André Masson (Alex Lutz), accuse réception du courrier. Flanqué de Bertina, son ex-épouse et toujours consœur, (Léa Drucker), le commissaire-priseur part à la découverte de ce trésor caché. A diverses étapes de l’investigation, diverses données personnelles brouillent la tâche de l’ambitieux et perspicace professionnel.

L’enquête charpente un récit polyphonique qui combine spoliation historique, transfuges de classe, dilemmes intimes, rapport à la beauté.. .

Comme toujours, Pascal Bonitzer cisèle ses dialogues et réunit une subtile distribution où se croisent Louise Chevillotte, Nora Amzawi, Laurence Côte, Alain Chamfort.. .

A l’intersection de plusieurs genres cinématographiques, Le tableau volé devient un suspense romanesque, teinté d’une ironie aux frontières du cynisme mais qui aborde le déclassement et les infamies de l’Histoire avec une digne probité.

Interview de Pascal Bonitzer réalisée lors des Rencontres Cinématographiques du Sud à Avignon.

Le tableau volé : le 1er mai dans les cinémas.

Photographies : SBS Production / Pyramide Distribution.

 

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