Ménerbes 5 jours à l’italienne

Actualité du 26/07/2021

 

Peintre-plasticienne, galeriste, Jane Eakin (1919-2002) s’installa à Ménerbes au début des années 70. De son vivant elle décida de léguer sa maison et son œuvre à la commune. Depuis sa disparition le Fonds Jane Eakin veille sur la bâtisse devenu musée à sa mémoire et organise des manifestions artistiques dont la plus importante reste, chaque été, le festival italien.

Portée à bout de bras par Annie Montagard, présidente du Fonds Jane Eakin, cette manifestation honore chaque année des cinéastes et des acteurs qui, dans les années 50-70, hissèrent la cinématographie italienne au firmament du 7ème Art. La 9ème édition se focalise sur deux acteurs : Vittorio Gassman, Raf Vallone et une actrice : Silvana Mangano. Celle ci sera évoquée lors de journée du 1er août. A 14H30, Maison Dora Maar, Giorgio Treves présentera le documentaire qu’il lui a consacré. Puis à 21H30 la projection sur la place du village permettra de revoir ou de découvrir Riz amer de Guiseppe de Santis qui contribua à sa gloire dès 1949.

Le film alimente une savoureuse ambiguïté. Considéré comme un classique du néo réalisme, Riz amer est régulièrement cité comme une perle de l’érotisme sur celluloïd. Le physique, la vêture des mondines (cueilleuses de riz), consciencieusement filmées, le dos courbé dans les rizières, contribuent à des sensations que Guiseppe de Santis, lors du tournage, ne pouvait ignorer. Il va sans dire que la jeunesse et l’éclat de Silvana ne sont pas étrangers à cette réputation.

 

Outre une jeune éplorée, tout bon mélodrame doit confronter un cœur loyal à un esprit fourbe. Dans Riz amer, le premier est incarné par Raf Vallone et le second par Vittorio Gassman. La journée du 2 août est consacrée au deux acteurs. Dans l’après midi, Maison Dora Maar, Eleonora Vallone accompagnera un montage des productions italiennes et internationales tournées par son père, polyglotte accompli. Nul doute que La ciociara (1960), Le Cid (1960), Vu du pont (1961), Le Parrain 3 (1990) seront inclus dans la sélection.

Place ensuite à Vittorio raconte Gassman, autre documentaire réalisé par Giancarlo Scarchili dans lequel le comédien exprime sa passion du théâtre et ses rapports plus distanciés avec le cinéma. Gassman fut le frère de cinéma de Dino Risi (une douzaine de films ensemble), quoi de plus normal que Parfum de femme (1974), leur premier grand succès international, soit projeté lors l’ultime séance sous les étoiles. Frappe sans scrupule dans Riz amer, l'acteur est ici un militaire fort en gueule qui utilise sa cécité comme alibi ou excuse à ces incessantes incartades. Ces deux titres mettent en évidence sa capacité de composition qui tout au long de sa carrière l’ont conduit de la figure romanesque voire ténébreuse au matamore clownesque. On aimerait revoir L’homme aux cent visages, réalisé par Risi en 1961, dans lequel Gassman endosse plus d’une dizaine de personnages plus farfelus les uns des autres. Ce sera, espérons le, pour une prochaine fois. Vittorio Gassman toujours, dans la matinée du 2 août le comédien Jean-François Perrier lira des extraits d’Un grand avenir derrière moi, autobiographie, publiée en 1982.

 

 

 

Le festival italien s’ouvrira le 31 juillet à 21H30 avec la première projection sur la place de Ménerbes. Présenté en collaboration avec les Musicales du Luberon, La prima donna (2018) brosse le portrait de Emma Carelli qui en 1912 devint la première femme à diriger une maison d’opéra à Rome.

Les carrières de Guiseppe De Santis, le philosophe et Dino Risi, le medecin-psychiatre seront évoquées lors de la conférence de Laura Vichi, historienne du cinéma (le 1er août à 11H, Maison Dora Maar).

Le 3 aout à 11H, le comédien Jean-Claude Delalondre lira quelques nouvelles romaines d’Alberto Moravia. Le festival italien se terminera le soir par le traditionnel dîner dans les jardins de Lord Merwin Davis, président d’honneur du Fonds Jane Eakin.

Renseignements complémentaires et réservations au 06 14 75 50 33.

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