Alberto Testone, Michel-Ange : confondante ressemblance.
Le premier incarne le second sous le regard d’Andreï Kontchalovski. Situé dans les années 1510, Michel-Ange place le peintre sculpteur sous le bon vouloir de Jules II et Léon X, deux papes, deux familles, Della Rovere et Médicis, les plus puissantes de la péninsule.
Œuvre ambitieuse, l’entreprise embrasse plusieurs registres : historique, politique, philosophique, esthétique… . Le récit progresse par paradoxes. La Renaissance cultive de sublimes raffinements sur un terreau de barbaries et d’injustices. Si ses mains enfantent une beauté inégalée, le Maître Michel-Ange apprécie l’argent, la domination. D’où la cyclothymie qui ronge le personnage
Après avoir assimilé les codes hollywoodiens, souvent avec bonheur : Maria’s Lover (1984), Runaway Train (1985).., Kontachalovsky, pour son premier projet italien, convoque les préceptes néo-réalistes : recours à des acteurs de métier et non professionnels, utilisation de décors naturels dont les imposantes carrières de Carrare où sommeille le Monstre.
Justement, à l’instar des paradoxes, les monstres fourmillent dans Michel-Ange, éblouissants ou impassibles, matois ou marmoréens. Même si l’on s’éloigne peu des arcanes vaticanes, il n’est jamais question de faute, de pénitence, de compassion, encore moins de miséricorde. D’où l’ironie du titre original : Il peccato-Le péché.
Michel-Ange: mercredi 19 avril 20H45 Arte puis sur Arte.tv.