Les fous c’est nous ! Comment échapper à ce monde de fous ?
Ces phrases se lisent sur l’affiche de Bonjour l’asile. A ce titre, l’intrigue du film tourne autour d’un H P, non pas un hôpital psychiatrique mais un château requalifié en espace d’Hospitalité Permanente.
A la lisière du burn-out, Jeanne (Judith Davis) s’accorde une pause et rejoint Élisa (Claire Dumas), partie avec sa famille vivre à la campagne. Sur place elle retrouve sa meilleure amie, elle aussi au bord de toutes les ruptures.
En désespoir de cause, Jeanne se réfugie dans un tiers-lieu installé au sein d’une bâtisse médiévale. Le bien est lui même convoité par Amaury et son épouse (Nadir Legrand / Mélanie Bestel), couple de promoteurs désireux de développer un complexe éco-touristique.
Cinq ans après Tout ce qui me reste de la révolution, Judith Davis signe un second opus cinématographique où se prolongent ses questionnements sur les utopies collectives à l’épreuve des injonctions de l'époque.
L’humour reste de mise dans ce conte bucolique qui puise ses racines dans les légendes de terroir et les zones à défendre. Les registres se télescopent, les apparences se tordent dans des enchaînements de péripéties, de pronunciamiento et de discours intérieurs, desquels il transparaît que les distances s'allongent de la réussite au bonheur.
Inventaire de tout ce qui doit être réparé, Bonjour l’asile dresse un état des lieux grave et joyeux qui célèbre l’inspiration collective et l’amitié citoyenne, dans une liberté de ton et une finesse d’analyse à l’écart des proclamations manichéennes.
Rencontre avec Judith Davis.
Bonjour l’asile : dans les cinémas à partir du 26 février.
Photographies : Aspara Films, Agat Films.