Un bon gros morceau de cacao

Actualité du 28/12/2023

Si la sequel s’accroche à sa suite, la prequel précède une œuvre originale (et à succès). Wonka se place ainsi en amont de Charlie et la chocolaterie, roman publié en 1964 par l’écrivain gallois Roald Dahl (1911-1990) et adapté au cinéma à deux reprises, une première fois en 1971 par Mel Stuart, une seconde, 34 ans plus tard, par Tim Burton.

Situé au XIXème siècle, le film s’ouvre à l’arrivée du jeune Wonka (Timothée Chalamet) dans une grande ville de la Mitteleuropa. Enthousiaste, charismatique, le jeune homme s’autoproclame meilleur raffineur de chocolat. Cet aplomb irrite puis inquiète de puissants concurrents, plus attentifs aux chiffres qu’à la qualité. L’insolent impétrant sera neutralisé par le chef de la police, à la botte du lobby chocolatier.

Le scénario s’attache à la généalogie de cet orphelin, véritable enchanteur du cacao, qui extirpe son laboratoire de son chapeau, comme Mary Poppins tirait de multiples accessoires de son sac de voyage. Spolié et pourchassé, le fugitif trouve refuge chez Mrs Scrubbit (Olivia Colman), proche parente de Fagin, le sinistre maquignon, imaginé par Charles Dickens dans son Oliver Twist.

Wonka-le film se distingue avant tout par sa fastueuse direction artistique. L’argent est sur l’écran. Et il y a beaucoup de moyens dans cette comédie musicale, ponctuée par les chansons signées Neil Hannon, leader du du groupe The Divine Comedy. L’on est à la fois dérouté et séduit par la topographie de la cité, qui additionne de multiples architectures, parmi lesquelles on reconnaît la verrière du Grand Palais, en bordure des Champs-Élysées ou le sol rosacé de la Saint-Paul Cathedral de Londres.

Réalisateur de Paddington I et II (2014-2017), Paul Finch confirme son affection pour les animaux dont, ici, une girafe aussi flegmatique qu’affectueuse. Si elle délivre son contingent de brillantes envolées, la mise en scène ne se départ jamais d’une joliesse académique. Manque à la pièce montée, une pincée d’excentricité acide que lui aurait inoculée un Tim Burton, Edgar Wright ou Sam Mendes, qui, par ailleurs, signa la production de Charlie and the Chocolate Factory , comédie musicale à l’affiche pendant plusieurs saisons du West End londonien.

Sortie idéale pour une fin d’année, Wonka demeure à l’image de son interprète principal : totalement lisse mais absolument charmant.

Photographies : Warner Bros Entertainment.

 

Retour à la liste des articles