A la suite de sa trilogie noire : Little Odessa 1994, The Yards 2000, La nuit nous appartient 2007, James Gray aborde le mélodrame. Inspiré des Nuits Blanches, roman de Dostoïevski, ici transposé de nos jours dans la communauté juive de Brooklyn, Two Lovers (2008) oppose aventure passionnelle et attachement sentimental. James Gray poursuit ses explorations de l’atavisme familial et dirige pour la troisième fois Joaquin Phoenix dans l’un des rôles phares de sa carrière. Two Lovers relève d’une épure à la fois tranchante et majestueusement crépusculaire. (Arte 21H).
Sur les côtes méditerranéennes les lumières sont plus vives et les postures évidemment truculentes dans Silvio et les autres (2018) . Après Il Divo (2008), portrait de Giulio Andreotti (1919-2013), commandeur de la Démocratie Chrétienne italienne, à la tête de sept gouvernements de 1972 à 1992, Paolo Sorrentino s’attache à Silvio Berlusconi qui gouverna son pays à quatre reprises entre 1994 et 2011.
Lestée par des piques mal ajustées et des caractères stéréotypés, la charge peine à décoller. Elle prend son envol dès l’apparition de Silvio, alias Toni Servillo. Acteur fétiche du cinéaste, ce formidable porteur de masque (il était prodigieusement méconnaissable dans Il Divo) incarne un autocrate craquelé par la vieillesse et rongé par l’ennui.
A cet effet la séquence au cours de laquelle le bonhomme compose un numéro choisi au hasard dans l’annuaire et entreprend de vendre à son interlocutrice qui n'a besoin de rien un appartement qui n’existe pas, relève à la fois de l’achèvement machiavélique, de l’anthologie comique et du climax d’interprétation.
Two Lovers 21h Arte+Silvio et les autres 22H55 France 2, en ce dimanche d’août on enchaîne deux (succulentes) tranches de cinéma télévisé, en version multilingue évidemment.