Volonté de fer sous gant de velours

Actualité du 08/11/2022

Couleurs de l’incendie s’ouvre sur des obsèques solennelles, séquence d’exposition qui d'un seul élan égrène les protagonistes du second volet de la Trilogie du désastre entamée au cinéma par Au revoir là-haut (Albert Dupontel 2017). Le défunt n’est autre que Marcel Péricourt, interprété par Niels Arestrup dans le premier volet

Suite au geste désespéré de son fils unique, Madeleine (Léa Drucker), héritière de l’homme d’affaire, devient l’interlocutrice à la merci d’un parent imbécile (Olivier Gourmet) et d’un collaborateur dépité (Benoît Poelwoorde).Volonté de fer sous un gant de velours, la descendante réduite à la misère entreprend de recouvrer son rang et sa fortune avec l’aide de Dupré (Clovis Cornillac), son ex-chauffeur.

Premier tome de la trilogie issue de la plume de Pierre Lemaître, Au revoir là-haut parcourt la fin de la première guerre mondiale jusqu’au terme des années 20. Couleurs de l’incendie traverse les années 30 où s'affirme la prééminence de l’industrie, en parallèle à l’émergence du Front populaire dans l’Hexagone et la montée du nazisme outre Rhin. Le contexte tourmenté devient la toile de fond d’un film de vengeance au fil duquel, l’ingéniosité, le machiavélisme et le culot prennent le pas sur l’arrogance et la brutalité.

A la tête d’un production imposante, Clovis Cornillac confirme son appétit de cinéma, repéré dans Belle et Sébastien le dernier chapitre (2017), franchise revisitée à l’aune du film d’action et du western.

L’acteur réalisateur revient sur sa collaboration avec Pierre Lemaître, leur soucis partagé d'une fiction romanesque en regard d’un contexte historique et politique. Adoubé au théâtre dans les années 90, omniprésent sur les écrans en 2000-2010, Clovis Cornillac cerne ses envies de mise en scène et sa passion des acteurs: Léa Drucker, Fanny Ardant.., qui se cristallisent dans Couleurs de l’incendie, fresque nourrie de grands récits populaires.

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