Western hellénique

Actualité du 27/07/2021

Digger se passe en Grèce, berceau de la tragédie. Nikitas vit en ermite dans la forêt. Il n’en sort que pour vendre ses châtaignes (comme dans le 48!). L’homme des bois est en conflit avec la société minière qui convoite sa propriété. Survient Johnny, son fils qui réclame sa part d’héritage puis loue ses services sur l’immense chantier. Les conflits sont en place, le tragique ne va pas tarder.

Digger désigne une pelleteuse ou une excavatrice. A défaut de mots et d’envolées, il y a pas mal d’engins entre Johnny et Nikitas. Il y a surtout la terre creusée, explosée à ciel ouvert voire menaçante et mortifère tel le torrent de boue qui dévaste une habitation en quelques secondes bien plus tétanisantes que des heures d’effets numériques. Georgis Grigorakis sait capter une action, saisir un silence, fixer un visage car tout se passe chez des taiseux plutôt crevassés à l’image de Nikitas-Vangélis Mourikis.

Dans Digger, il y a des luttes de territoires, des confrontations, des grands espaces, des armes à feu comme dans les westerns. Mais le réalisateur adapte les stéréotypes du genre à la réalité de la Grèce, une nation et un peuple passablement essorés par un nouvel ordre mondial. Tant qu’il y aura des Nikitas, l’affaire ne sera pas bouclée. Tourné en 4 semaines, en scope-couleurs, Digger est un sacré coup d'essai, signé par un débutant de 38 ans qui respire le cinéma.

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