Du chevalier blanc au bouc émissaire

Actualité du 05/12/2022
El Reino ou 141 minutes sans lâcher Manuel Lopez-Vidal, cadre d’un parti de gouvernement. Désigné par ses pairs responsable d’un scandale financier, le petit soldat trouve le chapeau un peu lourd à porter.
Après Que Dios nos perdone (2016), haletante exploration des dédales de la police ibérique, Rodrigo Sorogoyen s’attache aux mœurs politiques de son pays. Tête baissée, regard acéré, Antonio de la Torre bouscule le Royaume tel un taureau en costume griffé.
Le dernier quart du récit enchaîne trois séquences d’anthologie : à l’intérieur d’une villa, dans une automobile et sur un plateau télé. Au-delà de leur époustouflante virtuosité, ces démonstrations de mise en scène composent une approche complexe, passionnante, des notions de chevalier blanc et de bouc émissaire.
Depuis Sorogoyen il signé Madre (2020) où une mère s'efface au bord de la mer puis, figé dans les frimas galiciens, As bestas dans lequel des êtres se détruisent dans un monde qui meurt.  Raison supplémentaire de découvrir El Reino, futur classique appelé à passer en boucle dans les cinémathèques, les festivals et les chaînes câblées. Comme ce lundi 5 décembre sur Arte à 22H35 (horaire honteusement tardif).
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