Apprendre et surprendre

Actualité du 16/09/2025

 

Partir de Vilar, suivre ses idées et voir ce qui reste.

Par cette phrase, Antoine de Baecque définit Les clés du Festival, exposition dont il assure le commissariat. Pour la Maison Jean Vilar, l’évènement marquant de l’'année 2025 reste l’ouverture de cette installation qui appréhende l’aventure du Festival d’Avignon, des origines à nos jours.

A l’évocation chronologique, l’accrochage opte pour une approche thématique. Scénographié par Claudine Bertomeu, mis en lumière par Jean Bellorini, par ailleurs directeur du Théâtre National Populaire de Villeurbanne, l’itinéraire fractionne en six étapes les 350 m² du premier étage.

 

La Fabrique aborde les préparatifs qui, dès le printemps, installent des espaces de spectacle dans des cours et des cloîtres. La Ville-Festival examine la façon dont l’évènement s’empare de la cité. Souverain de la rue, le Off s’étale le long d’un mur d’affiches d’hier et d’aujourd’hui. Le Public s’attarde sur les haltes d’échanges qui jalonnent la journée des festivaliers.

 

 

La Place de l’horloge cernée en 1968 par les CRS, la révolte des intermittents-précaires jusqu’à l’annulation de l’édition 2003, la Semaine d’art écourtée par la Covid, en automne 2020.. ; à intervalles réguliers, Avignon devient Miroir du Monde, ses aspirations et ses tensions.

Enfin, Un festival d’artistes et de création convoque en images et en sons, relayés par les mini-enceintes disposées à partir de l’an 2000, sous les sièges de la cour d’honneur, quelques créations iconiques : Einstein on the Beach (1976), Le Mahabharata (1985), Thyeste (2018) et bien d’autres moments, inscrits dans la légende du Festival.

 

Près de mille documents et archives, issus du fond Jean Vilar et des collections de la Bibliothèque nationale de France, dont le département Arts et spectacle occupe le second étage de l’Hôtel de Crochans, jalonnent une croisière immersive le long du fleuve pas toujours tranquille du Festival d’Avignon.

 

Les fragments du décor, conçu par Yannis Kokos pour la production du Soulier de Satin réalisée par Antoine Vitez (1930-1990) en ouverture du Festival 1987, sont appelés à demeurer sur les murs de la calade et affichent les aspirations de cette installation, à la fois permanente et évolutive, qui titille sans cesse la mémoire et la curiosité.

Rencontre avec Antoine Debaecque commissaire de ces clés du Festival qui apprennent et surprennent sur près de 400 M².

 

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