La photographie c’est un bout d’espace que l’on emporte avec soi. Héritée des surréalistes, cette phrase est à la base de Mètres carrés, projet institué par Christophe Loiseau. Dans un festival comme C’est pas du luxe, qui rassemble des gens venus d’un peu partout, il est excitant d’imaginer que chacun puisse amener son mètre carré avec lui.
L’idée se réalisa en 2012, lors de la première édition de C’est pas du luxe, sur le parking du Thor, village baptismal du festival porté par la Fondation Abbé Pierre, l'association Le Village et la Scène Nationale de Cavaillon. Vingt ans plus tard le même projet investit la majestueuse église des Célestins au cœur de la Cité des papes.
Suspension de casseroles, guitare pétrifiée, mobilier détourné, balançoire interminable.., le vertigineux, la performance (Le mètre Carré Dansé), voisinent avec le pointillisme ou le modèle réduit, tel l’arbre-refuge réalisé par Pascal. J’ai toujours aimé les cabanes, c’est petit mais on s’y sent bien. Le résident à la Pension de famille d’Amily sillonne la campagne environnante à la recherche de bois, mousse, feuillage, matériaux nécessaires à son abri de rêve. J’ai construit ça en 8 heures, c’était facile mais le plus long a été la confection de l’échelle (en carton découpé au millimètre) ».
Les installations sont l’œuvre de leurs initiateurs, accompagnés souvent par des artistes, intervenants facilitateurs. Un accueilli de la Pension de Famille de Pierrelatte rêvait d’un Mètre Carré d’où il pourrait voir d’en haut. Christophe Loiseau et ses complices lui confectionnent une échelle de corde accrochée au cimaises du monument.., 19 mètres plus haut.
Dans un festival il y a un appétit pour l’extraordinaire qui nous permet d’amener les pensionnaires porteurs d’idées sur un terrain où tout devient possible. Ce type de proposition constitue une formidable porte d’entrée vers l’imaginaire, la poésie, l’art, à travers l’invention de formes sensibles.
