Une jeune femme affiche un franc sourire alors, qu’à ses côtés, une femme s’apprête à trinquer. Un homme pointe son biceps, façon : même pas peur, ils trouveront à qui parler. Plus loin, une église criblée de balle ou un visage adolescent nimbé de mélancolie. Ces femmes et ces hommes, Mykyta Abramov les a saisis durant son long séjour (plus de 200 jours) parmi les habitants de Loukashivka, village ukrainien occupé puis abandonné par l'armée ennemie.
L’accrochage rassemble des photographies, reflets de la vie des communautés régionales de Tchernihiv. Compte rendu des actions de l’ONG Repair Together, l’exposition associe la rigueur factuelle et une truculente vitalité, dans la manière dont les habitants qui ont survécu à l’occupation russe, appréhendent leur expérience et s’adaptent à une nouvelle réalité.
Chaque photographie s’accompagne d’un témoignage, une déclaration du sujet, reproduite sur un cartel ou à même le cliché. Cet accrochage succinct se suit comme un documentaire sur une communauté meurtrie, qui témoigne néanmoins d’un appétit de vie qui annonce toutes les résiliences.
