Celle qui n’était plus là

Sur le plateau quatre pupitres. Serait-ce un oratorio ?

Il est vrai que ça chante un peu et ça piaille pas mal.

Il faut dire que Ambre, Magali, Sophie et Belinda se connaissent depuis toujours mais se sont quelque peu perdues de vue, jusqu’à ce séjour qui s’annonce joyeux, dans une villégiature hivernale.

Donc ces dames ont plein de choses à se dire. Sauf que Bélinda semble ailleurs. En fait Belinda n’est plus vraiment là.

Co-signé par Tadrina Hocking et Sandra Colombo, Après coup reprend la recette éprouvée des pièces ou film de potes, qui, passé l’effusion des retrouvailles, distillent une nostalgie complice puis une mélancolie plus insidieuse, propice aux règlements de compte.

On connaît la chanson. A ceci près que Belinda prend l’allure d'un chœur antique, synonyme de tragédie. La proposition mène en parallèle le destin de l’une et le déni des autres. Sophie, Ambre et Magali ignoraient-elle vraiment le calvaire de leur amie ? Ou refusaient-elle de le voir ?

Chaussée de lunettes noires qui peinent à dissimuler les œdèmes, Belinda devient un fantôme qui traverse une trame de boulevard. Il s’ensuit un choc thermique où le divertissement annoncé se heurte au témoignage documentaire.

Après coup trace une route singulière entre les dérives de la masculinité, les désarrois de la passion et les regrets indissolubles de la culpabilité.

Théâtre des Carmes 19H25, jusqu’au 26 juillet (relâche le 13 et le 20)

http://www.theatredescarmes.com/

 

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