L’écran en dialogue avec le vivant

 

76 pages en lieu des 64 habituelles, chaque année, en juillet, la Gazette d’Utopia gagne en épaisseur.

L’excroissance se justifie par la cinquantaine de titres répartis aux quatre coins des Territoires cinématographiques.

Cette années encore, dès l’ouverture du 29 juin jusqu’au dernier jour, le 21 juillet, les artistes invités par le Festival d’Avignon viendront à la rencontre des spectateurs, autour de films dont ils sont les auteurs ou les thuriféraires.

 

Parmi les rendez vous de la première section, le dramaturge argentin Mario Pensotti (auteur de Une ombre vorace, en tournée du 2 au 20 juillet) accompagnera, le 9 juillet, la projection de son documentaire autour du Public (photo). En marge de The Dissapearing Act  (18-21 juillet), le chorégraphe Miguel Angel Rosales et la danseuse Yinka Esi Graves, présenteront Gurumbé Mémoires Afro-andalousiennes, où des érudits analysent les apports de la population noire à la culture andalouse (20 juillet).

Dans la seconde catégorie, le 3 juillet, Angelica Liddell commentera Persona-1966 (photo), burn-out d’une actrice sous l'objectif de Ingmar Bergman, cinéaste honoré par la performeuse, au sein du Palais des papes (Damon, El funeral de Bergman, 29 juin-5 juillet).

En résonance avec sa création : Léviathan (15-20 juillet), Lorraine de Sagazan a choisi S21 la machine de mort Khmère rouge, documentaire dans lequel le cinéaste franco-cambodgien Rithy Panh s’entretient avec un geôlier des prisons du sanguinaire Pol Pot (19 juillet).

 

En lien avec le chorégraphe Boris Charmatz, actuel directeur du Tanz Theater Wuppertal, un Ciné-marathon Pina Bausch (photo), déroulera huit films, fiction et documentaire, le 16 juillet, entre 10h et 23h.

En parallèle avec la langue invitée par l’édition 2024 du Festival d'Avignon, les Territoires jeunes publics affichent un choix de films corrélés avec la culture et la mémoire hispano-latine, parmi lesquels :  Josep, film d’animation du dessinateur Aurel, ancré dans la guerre d’Espagne.

D’autre part, une sélection six films hispanophones, dont les Colons du chilien Felipe Galvez Haberle (interview accessible sur : https://www.michel-flandrin.fr/cinema/au-x-confins-de-la-mythologie-et-de-l-histoire-vraie.htm ) livreront un état des lieux des cinématographies d’Amérique latine.

Tourné au Mexique, Emilia Perez, (photo),  couronné d'un double prix du jury et d’interprétation féminine au dernier Festival de Cannes,  sera l’objet d’une projection, le 21 juillet, lors de la clôture des Territoires.

 

Le nouvel opus de Jacques Audiard s'inclut dans le cycle d’avant-premières cannoises, aux côtés des Graines du figuier sauvage dans lequel Mohammad Rasoulof décortique les usages d'un tribunal révolutionnaire de Téhéran (14 juillet), de 3 kilomètres jusqu’à la fin du monde du roumain Emmanuel Parvu, état des lieux de l’homophobie dans la Roumanie d’aujourd’hui (20 juillet) et du Roman de Jim (photo) de Jean-Marie et Arnaud Larrieu qui se frottent au mélodrame. Le comédien Karim Leklou accompagnera la projection du 13 juillet.

Les nouveautés de l’été ne sont pas en reste. Dans Pourquoi tu souris?, Chad Chenouga (Le Principal 2023) signe une première comédie interprétée par Emmanuelle Devos et l’incontournable Raphaël Quenard. Triptyque sur l’emprise, Kind of kindness est la nouvelle livraison du prolifique Yorgos Lanthinos, déjà sur les écrans en février dernier avec Pauvres créatures.Fable iconoclaste made in Bouthan, Le moine et le fusil restitue l'itinéraire d'un moine bouddhiste en quête d'armes à feu.

Sans oublier Six pieds sur terre, délicate approche de l’identité et la pratique religieuse, développée par Karim Bensalah, Love lies bleeding (photo), idylle ébouriffante déroulée par Rose Glass et le retour majestueux de Jeff Nicholls et ses attachants Bikeriders.

 

Par ailleurs, Utopia affiche une découverte du cinéma noir argentin (l’espagnol encore et toujours) et Taïwan fait son cinéma.

Vive l’amour (Tsai Ming-Liang 1994 -photo), A brighter summer day (Edward Yang 1991), Poussières dans le vent (Hou Hsiao-hsien 1986), ces admirables classiques jalonnent un périple en neuf titres, au sein d'une cinématographie très en verve dans les années 80-90.

Plus de détails et commentaires en compagnie de Sophie Zamichiei, directrice des cinémas Utopia Avignon.

 

La gazette d'Utopia : du 26 juin au 30 juillet consultable sur : https://www.cinemas-utopia.org/avignon/

Territoires cinématographiques : https://festival-avignon.com/fr/edition-2023/programmation/territoires-cinematographiques-323463

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