La mémoire est notre jardin

La mémoire est notre jardin commun.

Nathalie Cabrera ouvre ainsi le copieux programme d’été (64 pages) de la Maison Jean Vilar. Dans l’effervescence de juillet, la directrice de ce lieu de mémoire tisse un réseau de rendez vous qui enchevêtre la souvenance et le présent.

On ne fait jamais relâche. je vais au théâtre tous les soirs.

Cette confidence arrachée à Alain Crombecque (1939-2009), donne son titre à la nouvelle exposition ouverte au second niveau de l’Hôtel de Crochans. Conçu par l’historien multi-cartes Antoine de Baecque, mis en scène par le comédien Xavier Gallais, l’installation regroupe près de 350 documents, pour la plupart issus du fond géré par Christine, veuve du directeur du Festival d’Avignon entre 1985 et 1992. Photographies, lettres, objets, dessins, affiches.., ébauchent une approche intime de celui qui, par ailleurs, développa le Festival d’Automne, aux côtés de Michel Guy (1927-1990).

L’exposition s’accompagne, les 6 et 7 juillet, d’un Temps fort Crombecque, autour de l’empreinte laissée par ce passionné laconique ; et d’un Feuilleton en sept épisodes (8-15 juillet), où, en fin de mâtinée, Valérie Dréville, Agnès Sourdillon, Xavier Gallais.., liront des textes en lien avec l’infatigable passeur. Organisé par La Bibliothèque nationale de France, dont l’antenne spectacle occupe le second étage de la Maison, une rencontre autour du Mahabharata, créé dans la Carrière Boulbon en 1985, complète cet hommage (18 juillet).

 

La synergie avec l’édition 2024 du Festival d'Avignon se prolonge à travers une table ronde sur les nouvelles écritures hispanophones (3 juillet) et le second volet du bail signé par Gwenaël Morin dans le jardin de Mons. Après Shakespeare l’an dernier, le dramaturge se collette à Cervantes et son inévitable Quichotte, interprété pour l’occasion par LA (Jeanne) Balibar (1-20 juillet).

Dans les brisées de l’exposition Crombecque, juillet sera l’occasion d’une série d’hommages. Dans La Pensée, la Poésie et le Politique, Christian Gonon, sociétaire de la Comédie Française, salue l’esprit et les réalisations de Jack Ralite (1928-2017), ministre, maire d’Aubervilliers et communiste singulier (14-16 juillet). Des échanges autour de Jean-Pierre Vincent, Patrice Chéreau, Armand Gatti, une évocation de l’actrice Valentine Tessier (1892-1981) participent aux salutations estivales.

Légende, trésor vivant, modèle tutélaire,.., Ariane Mnouchkine (85 ans) est toujours debout. Elle sera, le 9 juillet, l’hôte de la Maison, le temps d’une journée marathon incluant une conférence sur le demi-siècle du Théâtre du Soleil, un débat sur la Russie hors d’Ukraine, suivie par la projection du film Au bord de la guerre, Ariane Mnouchkine et le Théâtre du Soleil à Kyiv. Outre la journée Ariane, le cycle mémoriel déclinera le féminin, le 17 juillet, lors du forum sur Les metteuses en scène au XXème siècle, autour des inégalités de genre documentées dans le monde des arts et du spectacle.

 

L’été confirme l’engagement pour le livre et les écritures d'aujourd'hui à travers les lectures du Partage de midi (5-18 juillet), assurée entr’autres par Maguy Marin, Mohamed El Khatib, Caroline Guiela Nguyen, Valérie Dréville, André Markowicz.. .

Plus de commentaires sur cette copieuse programmation en compagnie de Nathalie Cabrera.

Outre l’exposition Alain Crombecque, d’autre accrochages se prolongent : Côté jardin (photo), où Vilar et ses comédiens prennent le soleil au Jardin des doms ; A la table de Jean Vilar, évocation de L’Auberge de France, la cantine de la troupe des premiers festival, sise au somment de la Place de l’horloge.

En écoute : Jean-Pierre Moulère, commissaire de l'exposition Côté jardin: https://www.michel-flandrin.fr/festivals/festival-d-avignon-2023/festival-d-avignon-2023-in/les-artistes-de-la-cour-aux-jardins.htm 

Le Festival d’Avignon à la Maison Jean Vilar, du 29 juin au 21 juillet.

https://maisonjeanvilar.org/

Photographies : Christophe Raynaud de Lage.

 

 

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