Shakespeare in the room

 

Sur le plateau : une chambre d’ado. De prime abord, le gaillard est cinéphile, fan de Brian de Palma et Quentin Tarantino. A l’image des deux cinéastes, adeptes du remake, de la transformation et des citations, Hamm (c’est son nom) associe son chagrin à la peine d’Hamlet.

Car le prince du Danemark et ce fils de marionnettiste partagent le deuil de leur paternel. Alors que sa mère l’enjoint de descendre au salon où l’attend son nouveau conjoint (à priori la dame a la résilience succincte), le gamin rumine sa rage et son affliction.

Adapté, mis en scène par Christophe Luthringer, Hamlet la fin d’une enfance suit la trame et emprunte les phrases de Shakespeare. La tanière de Hamm devient un territoire intérieur, dans lequel le génie dramatique et les caractères du grand Will se combinent au peuple de Star Wars, aux riffs de The Cure et à l’effronterie du Muppet Show.

Souverain de son capharnaüm, Victor Duez éructe, affabule, déclame. Il gratte (la guitare) ou bavarde (en visio). Mais avant tout, à la table ou derrière une tête de lit, le bonhomme anime un petit monde qui, de la tringle à la gaine, survole divers aspects du théâtre marionnettique.

 

Par l’engagement (et la virtuosité) de son interprète, l’utilisation astucieuse des accessoires et des technologies, Hamlet la fin d’une enfance ouvre un accès décomplexé vers le drame élisabéthain. Astucieuse et enlevée, la proposition souligne la force d’évocation du Théâtre, à tout jamais miroir vivant et intemporel de la nature humaine.

Hamlet la fin d’une enfance : 18h05, Théâtre du Cabestan, du 5 au 25 juillet (relâche le 15).

Réservations : https://lecabestan.org/

Photographies : Nina Toscano

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