Souvenirs souvenirs

 

Cet été, Aurore et Marion se remettent au tricotage. Un tube à l'endroit, un classique à l'envers et leur Opérapiècé se prolonge l'espace d''un opus 2.

Accompagnées à Avignon par l’accordéoniste Vincent Carenzi, Marion Lépine (soprano légère) et Aurore Bouston (plutôt mezzo) livrent une nouvelle mouture de leur patchwork vocal.

Tout commence par une distribution de petits gâteaux, en l’occurrence des madeleines. Ces gourmandises, ô combien proustiennes, induisent la tonalité de la proposition.

Des Opérarchives à l’Opéramnésie, en passant par l’Opérascendant, le souvenir, la mémoire, innervent des broderies aussi fantasques que méticuleuses, où s'entrelacent standards de la chanson et pépites de la musique savante.

Les paroles des tubes s’agrègent aux textes écrits par les interprètes elles-mêmes, afin d’étayer La Marche Turque de Mozart, la Vème Symphonie du solennel Ludwig Van, les Walkyries du primesautier Richard Wagner.. .

Chaque montage dose diverses tonalités. Ainsi dans Opérarchives, le spleen harmonieux d’une étude de Chopin fraye avec le Youki du (cher) Richard Gotainer.

Fidèle à sa griffe, le duo se réclame de Frégoli et multiplie des vêtures parfois réversibles mais toujours kitschissimes. La gouaille des interprètes réveille le tempérament bien timbré des chanteuses de rue. La construction en tableaux, la variété du répertoire, ressuscitent l’éclectisme chamarré des cafés-concerts. Ces dames se hasardent même dans un French Cancan, qu’elles maîtrisent à leurs mains.

Non je n’ai rien oublié, constitue le rappel de ce nouvel Opérapiècé. Un medley tout frais qui distille une nostalgie espiègle, au fil d’arabesques vocales et musicales, souvent vertigineuses et toujours harmonieuses.

Opérapiècé Opus 2 : 17H55, Théâtre Episcène. Jusqu’au 26 juillet.

Réservations : https://www.episcene.be/

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