Un jardin du vivant le paysage

 

Un centre culturel à ciel ouvert.

Brice Albernhe définit ainsi le festival qu’il dirige depuis 10 ans. Vitrine des écritures en itinérance, la 29ème édition de Villeneuve en scène affiche 150 représentations assurées par 12 compagnies.

Le vivant, le paysage figurent parmi les traits d’union d’une sélection segmentée en trois catégories.

 

Dans la section Petites formes hybrides, se range Camera Obscura (photo), où un film (Souvenirs du futur) se projette sans pénombre, ni électricité.

Têtes de morts et lancers de couteaux, Catarina le squelette et Missy Messy  (photo) dansent avec la mort, le temps d’une java fugace, imprégnée du macabre joyeux propre aux fêtes mexicaines.

En l’écrin minéral du Cloître de la collégiale, l’archet d’un violoncelliste et l’arceau d’un circassien dessinent, le temps de Solstice, un ballet fugitif à base d’harmonies et de déséquilibres.

 

Plus recueilli, Tes bras les soirs d’orage (photo) aborde les aléas de l’adoption à travers un texte et un corps dansé. La proposition figure parmi les Moments intimes, aux côtés de Henriette ou la fabrique des folles (photo).

Cyrille Atlan amalgame documentaire, musique et théâtre d’objets, au fil de l’évocation des quarante années d’enfermement, vécues par son arrière-grand-mère dans un asile d’aliénés.

 

Dans le Troisième chapitre, les Grands formats entrecroisent la hardiesse de l’exigence et l’accomplissement du spectacle. A l’orée du crépuscule, Camille, Manolo et leur Théâtre du Centaure promènent une femme, un homme et quatre étalons noirs. Entre chiens et loups (photo) relève du poème vespéral, modulé par un majestueux piano à queue.

Au grand air encore, la compagnie Maurice et les autres détricote la Carmen (photo), opéra de Bizet, dans un déambulatoire où s’entremêlent airs lyriques et pratiques de tréteaux.

Inspirés par les toiles exacerbées du Caravage et de Jérôme Bosch, les saltimbanques du cirque Rasposo, et leur Hourvari, agonisent pour le compte les rites barbares de la chasse à courre.

A la nuit tombée, place au balèti ! En attendant le grand soir (photo), salue la bonne humeur des bals populaires. Un clown-DJ, les acrobates et les danseurs du Doux supplice, orchestrent un after festif à base de performances circassiennes et de danse collective.

 

Outre la reconduction du partenariat avec le Centre National des écritures du spectacle, Henriette ou la fabrique des folles, relève, en effet, d’une résidence d’écriture à la Chartreuse ; Villeneuve en scène approfondit son partenariat avec le Festival d’Avignon.

A la représentation (le 19 juillet) de La Lettre, panorama nomade du théâtre populaire imaginé par Milo Rau, se greffe Le Prélude de Pan (photo).

Suite à Que ma joie demeure en 2023, Clara Hédouin adapte un nouvel écrit de Jean Giono. Programmée du 8 au 20 juillet au cœur de la Plaine de l’abbaye, la déambulation théâtrale résulte d’une co-réalisation entre les deux festivals, de part et d’autre du Rhône.

 

 

Brice Albernhe commente cette affiche 2025 qui, au seuil du trentième anniversaire de Villeuve en scène, constitue une forme d’achèvement.

Villeneuve en scène : du 8 au 20 juillet, Villeneuve lez Avignon.

Réservations à partir du 26 mai : https://www.festivalvilleneuveenscene.com/

Photographies : Do you dare, Théâtre du Centaure, Jean-Louis Fernandez, Benjamin Le Bellec, Florence Delahaye, Les Atalantes, Aaltra.

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