Daniella n’est plus. Elle s’est défenestré dans un lycée à Royan. Quelques temps après Gabrielle rentre chez elle. Elle perçoit la présence d’un couple devant sa porte. Ce sont les parents de Daniella. Gabrielle était son prof de lettre. Crucifiée par ses « camarades », l’élève avait demandé un secours que son prof lui a refusé. Coincée entre les boîtes aux lettres et l’escalier, Gabrielle panique. Dans le désordre, elle admet son intérêt, son affection pour Daniella. Elle parle aussi d’elle même, son exode d’Oran vers Marseille puis sa fuite des rives de la Méditerranée jusqu’aux côtes atlantiques.
Durant toute sa vie Gabrielle a colmaté, cloisonné. Et lorsqu’une digue cédait, elle s’est enfuie, sans regarder derrière.
Avec Royan..., une fois encore Marie N’diaye s’inspire d’un fait divers. Le texte est écrit pour Nicole Garcia. Un trouble s’installe lorsqu’on sait que l’actrice est née à Oran. Mais y-a-t ‘il beau coup de Gabrielle dans Nicole ? On n’en reste là. La partition insère la déploration dans un récit qui capte l’intérêt. Chez Marie N’Diaye il y a des caractères, des dilemmes dans une histoire, comme dans les films de Nicole Garcia.
Dirigée par son fils, l’actrice évolue à ses mesures. Elle tient la ligne, n’en rajoute pas. D’Un week end sur deux (1990) à Un beau dimanche (2014), en passant par L’adversaire (2002), des errances, des échappées et des fuites en avant il y en a plein son cinéma. Nicole connaît le sujet, maîtrise son métier. Et comme le talent est là…..
Jusqu’au 25 juillet, 16H, Chartreuse de Villeneuve lez Avignon.