Marathon Molière

Actualité du 22/07/2021

Le Nouveau Théâtre Populaire désigne un collectif et un festival qui depuis 2009 animent les mois d’août de Fontaine Guérin en pays de Loire. Cette année le NTP rode sa trilogie Molière dans la cour minérale de la faculté Sainte Marthe. Dieu et les dieux sont au cœur du Ciel, la nuit, la fête. Instrumentalisé dans Tarfuffe, défié dans Dom Juan, le Ciel, dans Psyché, cède la place à l’Olympe et ses turbulents occupants. Chaque segment a son propre dramaturge. Pour Tartuffe, des femmes et des hommes en noir de la tête au pied, claquent des portes au cœur de l’assistance. Léo Cohen-Paperman organise une farce de tréteaux, revue et corrigé par Carl Dreyer, cinéaste protestant, auteur de Jour de colère (1943) et Ordet (1955).

Dans Dom Juan, les costumes d’époque cèdent la place au prêt à porter. Orchestré par Emilien Diard-Detoeuf, le voyage vers les ténèbres foisonne d’idées : l’espace vital de Juan se réduit au fur et à mesure que se consument Les chances de salut, le recouvrement de créances par Monsieur Dimanche devient une perle burlesque (mention spéciale pour Valentin Boraud et son Sganarelle monté sur ressorts caoutchoutés, une vraie nature comique) .

Julien Romelard transforme Psyché, tragi-comédie ballet, en comédie musicale plus proche du Rocky Horror Picture Show que de Chantons sous la pluie. Curieusement on songe beaucoup à Blanche neige et Cendrillon au fil de cette fable sur les sentiments à l’épreuve des désirs.

L’esprit de troupe est partout : chaque chapitre est interprété par les mêmes interprètes. Ainsi dans Psyché, Lazare Herson-Macarel incarne une silhouette après avoir été Dom Juan et la mère d’Orgon. Les metteurs en scène jouent au plateau, les acteurs animent des impromptus ou aident au changement de décor durant l’entr’acte. Les voix sont un peu éraillées mais le résultat est là, chaque soir Le ciel est en nous, la nuit est déchirée, la fête est à nouveau possible.

Le Nouveau Théâtre Populaire invité par le festival de Jean Vilar. Rien de plus normal.

Du 20 au 25 juillet, 19H, Cour minérale-Avignon Université. Relâche le 22.

Photographies: Christophe Raynaud de Lage/Festival d'Avignon.

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