Raconte moi une belle histoire

Actualité du 08/07/2021

Pour sa première venue au Festival en 2017, Caroline Guiela Nguyen inscrivait Saïgon dans l’histoire de la France coloniale. Pour son retour à Avignon, la dramaturge s’aventure dans l’anticipation.

Et si, suite à une grande éclipse, une partie de l’humanité s’effaçait de la planète ?

Le rideau s’ouvre sur un centre de consolation doté d’une cabine à message où ceux qui restent s’adressent, par voie satellitaire, à ceux qui ont disparu. Entre centre spacial et centre social, l’espace devient lieu de vie dans lequel se côtoient une douzaine de personnes venues d’un peu partout.

Si, avec la complicité de son collectif artistique, elle pose sa griffe: ce halo sonore et lumineux entre vérisme et insolite, Caroline Guiela Nguyen sait avant tout raconter des histoires. La spéculation de départ se déploie au fil d’astucieux rebondissements. De pleins en déliés, se dessine, dans la première partie, une analyse minutieuse du deuil impossible et ses répercussions. Situé « bien des années plus tard », le second segment s’articule autour d’une attitude de fraternité, indissociable de la constance et la fidélité. Même si l’action est moins foisonnante, elle arbore de belles trouvailles. Ainsi les souvenirs ne s’effacent plus dans le cerveau mais ailleurs… .

Fraternité confirme les qualités découvertes dans Saïgon. Caroline Guiéla Nguyen possède l’art du romanesque: tenir une narration, creuser une pensée, susciter des émotions avec un tact, une douceur, un sens de l’empathie qui se jouent des excès et des facilités.

Caroline Guiela Nguyen détaille les origines de ce conte fantastique, second volet d’un triptyque, appelé à se développer sur de grandes scènes européennes.

 

Du 6 au 14 juillet, 15H, la FabricA, Relâche le 10.

Photographies: Christophe Raynaud de Lage, Festival d'Avignon.

 

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