Autour d’une table en formica : quelques jerricans d’essence et trois hommes cagoulés. Ils sont frères et le Laura a été incendié. Si l’héritage part en fumée, le passif familial est loin d’être consumé. La police rode, le temps est compté. Conscients que c’est peut être la dernière fois, Max, Vince et Léo se renvoient reproches, souvenirs mais aussi les bons moments, les anecdotes, gravés dans un atavisme inéluctable.
Auteur, metteur en scène et co-interprète de Cramé, Antoine Domingos apprécie les romans et les films noirs où les actes criminels subliment presque toujours des dilemmes familiaux. Dans Cramé il y a la tension nerveuse des films de Scorsese et des envolées lyriques façon Coppola. Mais cela reste du théâtre, les trois gaillards brisent le 4ème mur, nous apostrophent, nous prennent à témoins. Ils se surprennent à rire, même à rêver, car ils se connaissent comme personne et s’aiment à tout jamais.
Laura est le nom d’un night club, on pense au film d’Otto Preminger (1944), à Gene Tierney, sa beauté fragmentée à l’image de Cramé.
Du 7au 31 juillet, 11H45, Factory/Salle Tomasi.