Parabole et système D

Actualité du 21/07/2021

Dans Le petit théâtre du bout du monde le spectateur est d’abord visiteur. Ainsi pénètre-t-il dans un atelier mystérieux, de part et d’autre d’une grosse boîte dans l’opus 1, d’un vaste promontoire dans l’opus 2. L’étendue vallonnée devient une terre explorée dans un premier temps, occupée dans un second, exploitée dans un troisième. Les relations entre l’humain et le paysage sont restituées par différents types de marionnettes (gaines, tiges, fil…), elles même entourées d’accessoires : habitations en grillage ou de machines : jouets détournés, mécanismes bidouillées.

Comme souvent dans la marionnettique, comme toujours au Théâtre de la massue, la dramaturgie se combine avec l’esthétique. L’univers d’Ezequiel Garcia Romeu tient à la fois de la macro sculpture pour les figurines et de l’art de la récupération pour la scénographie. Galets, tasseaux, fils de fer, ficelles, contreplaqués, piles bâton... participent à cette métaphore qui renvoie à Folon par sa lenteur épurée et Sempé, son humanité minuscule dans un monde qui la dépasse. L'ingénieuse poésie de ces spectacles-installations atteste que le génie humain repose toujours sur le système D. Pour le meilleur ou pour le pire, Le petit théâtre du bout du monde n’a jamais été aussi proche.

Opus 1 jours impairs. Opus 2 jours pairs.

Du 6 au 25 juillet, 9H40, La Manufacture-patinoire.

Retour à la liste des articles